Le FESNAC doit être un moment privilégié de réflexion (Macky Sall)

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La 24e édition du Festival national des arts et de la culture (Fesnac), qui a démarré lundi à Fatick (ouest), « doit être un moment privilégié de réflexion sur les problématiques propres à l’industrie culturelle », a déclaré le président de la République, Macky Sall.

Le discours du Chef de l’Etat

Autorités religieuses et coutumières, parmi lesquelles je veux distinguer le Buur Siin Maad Sinig Niokhobaye Fatou Diène Diouf, et les Grands Serignes Abdoulaye Makhtar Diop et Ib

J’aimerais d’abord saluer nos hôtes et leur souhaiter la bienvenue et un agréable séjour au Sénégal. Merci à toutes et à tous d’avoir bien voulu répondre à notre invitation.

Merci chères populations du Sine, pour votre accueil enthousiaste, qui donne toujours une empreinte émotionnelle particulière à mes séjours au Royaume d’enfance.

Pour cette 12e édition du FESNAC, nous avons comme invité d’honneur le Royaume du Maroc ; un pays auquel nous lie une longue tradition de relations multiformes ; relations amicales et fraternelles, spirituelles, économiques et commerciales.

Monsieur le Ministre Bensaid, je vous prie de transmettre à mon frère et ami, Sa Majesté le roi Mohammed VI, mes salutations cordiales et mes remerciements pour l’envoi de cette délégation de haut niveau venue le représenter.

Je salue la présence parmi nous des autres délégations de pays amis et du Dr Salim Almalik, Directeur général de l’ISESCO, Institution spécialisée de l’OCI en charge de la culture.

En tenant cette 12e édition du FESNAC, ici à Fatick, nous remontons le cours de l’histoire, au cœur de l’ancien royaume du Sine, terre de diversité culturelle multiséculaire.

Puisqu’il est question de culture, je rappelle qu’un des illustres fils de ce terroir, le Président-poète Léopold Sedar Senghor, l’a immortalisé dans son célèbre poème Nuit de Sine.

La culture, c’est le soleil des peuples. Tout devient sombre quand elle s’éclipse.

La culture, c’est notre âme et notre identité, le fil d’Ariane qui, au-delà de nos diversités, nous relie et crée les interactions qui font l’harmonie de la nation.

C’est pourquoi je me réjouis de voir la Collectivité léboue, représentée par ses dignitaires, être l’invitée d’honneur du terroir sérère à l’occasion de ce FESNAC.

Je le dis avec un sentiment de fierté et d’émotion, parce que ma propre histoire résume ce brassage socioculturel qui fait la force de la nation sénégalaise.

Mes parents venus du Fouta, au nord du Sénégal, ont été accueillis ici à bras ouverts il y a plusieurs décennies, et fondé leur foyer dans cette ville de Fatick où je suis né et dont j’ai été le maire.

Voilà le Sénégal qui nous ressemble et nous rassemble. Voilà le Sénégal que nous aimons. Voilà l’esprit du FESNAC.

Tenir le FESNAC, c’est célébrer et valoriser notre patrimoine culturel commun, nous rassembler, créer, innover, échanger.

Le FESNAC, c’est l’histoire, la mobilité, les parcours croisés et la fraternité humaine, entre nous et avec les peuples amis.

Le FESNAC, c’est le mythe fondateur de Mindiss et de Laga Ndong, à Fatick et à Ndorong, là, dans le Loog.

Ce sont nos terres ancestrales du Bour Sine et du Bour Saloum, où musulmans, chrétiens et adeptes de la religion traditionnelle cohabitent en paix et célèbrent notre vivre ensemble.

Le FESNAC, c’est faire vivre nos arts et lettres ; nos sonorités modernes et notre folklore traditionnel riche et varié : c’est le ngoyaan, le yéla, le ngel, le gumbé et le Bugarabu ; c’est le kassak et le kankurang, le riiti, le xalam et la Kora…
Le FESNAC, ce sont les voix chaudes de nos grandes divas, Yandé Codou Sène, du Sine, Aminata Fall de Saint-Louis et Khar Mbaye Madiaga de Rufisque ; c’est la mélodie savoureuse de Samba Diabaré Samb, le rythme cadensé de Doudou Ndiaye Coumba Rose ; c’est le taalif et le taaxuraan…
Le FESNAC, c’est enfin la noblesse des Lettres qui ajoute de l’éclat à cette édition couplée au Salon national du Livre.

Pour toutes ces raisons, la culture a toujours été au cœur de nos politiques publiques.

Ainsi, sur les traces du premier Festival mondial des arts nègres de 1966, la Biennale de Dakar a vu le jour, suivie du FESNAC.

Nous avons créé des infrastructures culturelles, dont l’Ecole nationale des Arts et métiers de la Culture, le Théâtre national Daniel Sorano, le grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose, le Musée des Civilisations noires et bientôt le Musée dédié à la vie et à l’œuvre du prophète Mohamed, paix sur lui.

Je réaffirme également mon soutien à la construction de La Maison des Lébous, une œuvre qui contribuera à valoriser et protéger une composante essentielle de notre patrimoine culturel national.

Et puisque la culture c’est aussi l’exercice mémoriel, nous avons lancé samedi dernier, les travaux du Mémorial de Gorée, avant de procéder prochainement à l’inauguration du Mémorial du Bateau Le Joola.

Sur le plan international, nous avons inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO l’Ile de Gorée, le Delta du Saloum, les mégalithes de Sénégambie, le xooy, le kankurang et notre ceebu jën national ; parce que notre art culinaire fait partie intégrante de notre culture.

Mesdames, Messieurs,
Au-delà de sa dimension festive, le FESNAC doit être un moment privilégié de réflexion sur des problématiques propres à l’industrie culturelle.
Je pense aux conditions de vie et de travail des artistes et des professionnels de la culture dont les œuvres font rayonner notre pays au-delà de nos frontières.

Je pense à la protection intégrale des droits d’auteur en luttant fermement contre la piraterie.
Au titre de nos efforts en faveur du monde des arts et de la culture, je rappelle que la promulgation de la loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture permettra de renforcer davantage l’entrepreneuriat culturel pour un art qui nourrit ses acteurs.

De même, le gouvernement diligente actuellement la mise en œuvre de la copie privée réclamée par nos artistes et créateurs.
Le Fonds de Promotion de l’Industrie cinématographique et audiovisuelle est passé de 1 à 2 milliards de fcfa ; et celui du Fonds de Développement des Cultures urbaines, devenu Fonds de Développement des Cultures urbaines et des Industries créatives, monte à 1 milliard contre 600 millions précédemment.
Sur une note personnelle, je tiens à remercier ici les personnalités sénégalaises et africaines qui m’ont offert des MELANGES et une œuvre picturale.
Merci également à celles et ceux qui ont accepté de constituer le Jury du Prix international Macky Sall Culture-Paix-Développement, tout cela sous la houlette du Ministre de la Culture et du Patrimoine historique, le Pr Aliou SOW, que je félicite, avec ses équipes.
Je salue et félicite tous les participants venus de nos quatorze régions et de pays amis pour communier dans la même ferveur autour de nos valeurs de culture et de civilisation.

Que la fête soit belle !

Je déclare ouverte la 12e édition du Festival national des Arts et de la Culture et le Salon national du Livre.

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