Le cinéaste iranien Asghar Farahdi reconnu coupable d’avoir plagié l’une de ses étudiantes

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Figure majeure du cinéma iranien, Asghar Farahdi a été reconnu coupable ce lundi de plagiat à Téhéran. Il était accusé de s’être inspiré du court-métrage de l’une de ses étudiantes pour son film “Un héros”, primé à Cannes l’été dernier. Il pourrait être condamné à lui reverser l’intégralité de ses bénéfices, voire à une peine de prison.

Il est passé à un cheveu de la Palme d’or l’été dernier, décrochant finalement le Grand prix du jury pour Un héros, l’histoire d’un petit mensonge qui entraîne de lourdes conséquences pour son auteur. Le célèbre cinéaste iranien Asghar Farhadi a été reconnu coupable de plagiat ce lundi par un tribunal de Téhéran pour ce film en lice il y a encore quelques jours aux Oscars. Azadeh Masihzadeh, l’une de ses étudiantes en cinéma, l’accusait de s’être inspiré de l’un de ses court-métrages, All Winners All Losers, sorti en 2018.

Asghar Farahdi, 49 ans, ne pourra pas faire appel de ce jugement. Le cinéaste, qui avait déposé une plainte en diffamation contre la plaignante, a par ailleurs été débouté de sa demande. C’est désormais à un second juge d’établir sa peine qui pourrait inclure l’obligation de reverser tous les bénéfices du film en salles et en ligne à la jeune femme, et dans le pire des cas une peine de prison. Un incroyable scénario pour cette figure majeure du Septième art.

Depuis le début de l’affaire Asghar Farahdi affirme que son film s’inspire du même fait divers qui a nourri le court-métrage d’Azadeh Masihzadeh, imaginé lors d’un cours conduit par l’auteur d’Une séparation dans une école de cinéma de Téhéran en 2014. Chaque élève devait proposer un scénario basé sur l’histoire vraie d’une personne ayant retrouvé un bien appartenant à une autre.

Azadeh Masihzadeh écrira le sien à partir du récit d’un prisonnier de la ville de Shiraz où elle a grandi. Après avoir retrouvé un sac d’or durant une permission, l’homme en question avait décidé de le rendre à son propriétaire. Une camarade de classe de la plaignante, interrogée par The Hollywood Reporter, raconte qu’Asghar Farhadi avait été “très impressionné” par le pitch de son élève.

La jeune femme raconte qu’en 2019, avant de lancer la production d’Un héros, Asghar Farhadi l’a convié dans son bureau pour lui demander de signer des papiers assurant que l’idée du court-métrage venait de lui. Ce qu’elle a accepté. “Je n’aurais pas dû signer, mais j’étais mise sous pression“,  explique t-elle. “Monsieur Farhadi est le grand maître du cinéma iranien. Il a usé de son pouvoir pour m’obliger à le faire.”

Si l’avocate d’Asghar Farhadi ne dément pas cette rencontre, elle affirme que le film Un héros est une “libre interprétation” de la même histoire “qui a été publiée dans les médias bien avant la classe de cinéma” et que le cinéaste a conduit ses propres recherches “à partir de la presse écrite et d’autres médias“, certains articles en ligne remontant à 2012.

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