La Chine, le nouvel eldorado en or du monde du football

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L’Argentin Carlos Tevez a rejoint le Shanghai Shenhua, où il touchera un salaire de près de 40 millions d’euros par an. L’attaquant n’est pas le premier à répondre aux sirènes d’un football chinois décidé à dépenser des fortunes pour devenir une grande puissance de ce sport.

En juin 2015, Carlos Tevez quittait la Juventus pour accomplir son rêve : boucler sa carrière chez lui, en Argentine, à Boca Juniors, son club de cœur. Finalement, à bientôt 33 ans, le buteur a choisi une autre voie. C’est en Chine qu’il tapera le ballon désormais. Ce 29 décembre, son arrivée au Shanghai Shenhua a été officialisée. Au sein de ce club de Chinese Super League (le championnat d’élite en Chine), Tevez va émarger à environ 40 millions d’euros par an. Une rémunération qui fait de lui le footballeur le mieux payé de l’histoire de ce sport (sans compter les revenus liés aux contrats publicitaires).

Les transferts majeurs – en termes de montants et/ou en termes de salaires – ne sont plus l’apanage des clubs d’Europe, terre où le ballon rond et le business sont rois. Désormais, il faut compter avec la Chine. Carlos Tevez n’est que le dernier exemple en date. Peu avant, le Shanghai SIPG a déboursé 70 millions d’euros pour le Brésilien Oscar, pourtant pas au mieux à Chelsea depuis un an et demi. Et dans les prochaines semaines, d’autres joueurs pourraient quitter l’Europe direction la Chine. D’après les rumeurs, les clubs chinois fortunés aimeraient attirer Angel Di Maria, Lukas Podolski, Pepe, Zlatan Ibrahimovic…Les agents de joueurs scrutent attentivement les offres mirobolantes.

L’attirance de la Chine pour le football ne date pas d’hier. En 2012, un an après un premier gros coup avec la signature de l’Argentin Dario Conca au Guangzhou Evergrande, le Shanghai Shenhua frappait fort en attirant coup sur coup deux stars en fin de carrière : le Français Nicolas Anelka et l’Ivoirien Didier Drogba. D’autres suivirent : le Paraguayen Lucas Barrios (Guangzhou Evergrande), le Français Guillaume Hoarau et le Malien Seydou Keita (Dalian Aerbin)… Hoarau, qui n’avait que 29 ans et portait les couleurs du PSG, assuma pleinement son choix : s’il disait oui à la Chine, c’était parce que le salaire proposé ne se refusait pas. L’occasion de mettre les siens à l’abri financièrement était trop belle.

Le président chinois a remis de l’ordre et donné le tempo

Les pionniers de l’époque 2012-2013 en Chine n’ont pas vraiment connu de succès. Les plus emblématiques, Anelka et Drogba, ne restèrent que quelques mois. Entre l’instabilité des clubs où les entraîneurs se succédaient et des soucis dans le versement des salaires, certains joueurs ont peu goûté leur expérience chinoise. Guillaume Hoarau a tenu un anavant de rentrer en France. Il confia à RMC qu’une « tierce personne » lui a « mis des bâtons dans les roues concernant le contrat » et que d’autres individus lui ont « fait vivre un calvaire » au Dalian Aerbin. Le Réunionnais assura malgré tout n’avoir « aucun regret » sur son passage en Asie.

Depuis cette période, la donne a changé. Xi Jinping est devenu président en mars 2013. L’homme politique adore le foot. Son gouvernement a établi un plan de développement d‘envergure pour faire de la Chine une grande puissance du ballon rond. Les entreprises chinoises sont appelées à investir massivement dans les clubs, et depuis 2014, la Chinese Super League a repris sa marche en avant.

« Aujourd’hui, l’argent est ici »

Parce que les joueurs ne suffisent pas (le quota maximum de footballeurs étrangers par club est de cinq), des entraîneurs renommés sont arrivés : Fabio Cannavaro, Marcello Lippi (récemment nommé sélectionneur de la Chine), Dragan Stojkovic, Sven-Göran Eriksson, Luiz Felipe Scolari, André Villas-Boas, Dan Petrescu, Sergio Batista, Radomir Antic… Autant de coachs qui attirent les joueurs, au cas où les salaires ne suffisent pas. Avant Oscar et Tevez, le championnat chinois s’est offert Ezequiel Lavezzi, Hulk, Gervinho, Ramires, Graziano Pellè, Jackson Martinez, Robinho… La Chine dépense sans compter pour resplendir.

Il y a quelques années, le championnat chinois, à l’instar des championnats américain, brésilien, indien ou encore australien, était perçu comme une destination exotique où l’on pouvait terminer sa carrière dans un cadre à part avec un salaire souvent confortable. La Chinese Super League, elle, se transforme doucement en compétition de premier ordre où on ne vient pas pour couler des jours paisibles. Le niveau de jeu tend à s’améliorer. Plusieurs joueurs (Hulk, Gervinho, Pellè, Lavezzi, Tevez…) sont encore jeunes ou ont à peine dépassé la trentaine et sont toujours appelés en équipe nationale. Dans les colonnes de L’Equipe, Rudy Pracidelli, un adjoint de Luiz Felipe Scolari à Guangzhou Evergrande, résume la tendance : « Aujourd’hui, l’argent est ici. La Chine veut attirer les meilleurs joueurs du monde et tous les regards sont braqués sur elle ».

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