La Chapelle-sur-Erdre : Le récit d’une matinée d’effroi

Ce vendredi près de Nantes, un homme a agressé plusieurs policiers et gendarmes avant d’être abattu par les forces de l’ordre.
Les motivations restent encore floues, mais le déroulé des faits, lui, est presque entièrement dévoilé. Ce vendredi 28 mai, au soir d’une journée qui a vu une policière municipale et deux gendarmes être blessés à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, par un individu finalement neutralisé, le procureur de la République a livré un récit détaillé de la journée.
Au cours d’une intervention face à la presse, en compagnie de deux responsables locaux de la gendarmerie, le procureur Pierre Sennès a notamment révélé qu’une jeune femme avait été séquestrée pendant “deux heures et demie” par l’assaillant. Et précisé les zones d’ombre qui restent à éclaircir.
Tout a donc commencé aux alentours de 10h20, dans les locaux de la police municipale de La Chapelle-sur-Erdre, où le futur assaillant a prétendu vouloir régler un problème avec son véhicule. Il s’est rapidement précipité sur la policière qui le recevait, la blessant notamment à la main et aux jambes à l’aide d’un couteau, puis profitant qu’elle soit tombée au sol, il s’est aussitôt emparé de son arme de service. La fonctionnaire se trouve actuellement dans un état grave, mais ses jours ne sont pas en danger, a précisé le magistrat.
Une jeune femme séquestrée
Alertés par le bruit, deux fonctionnaires sont alors descendus et ont tenté de maîtriser l’homme, mais ils ont dû renoncer en raison de la double menace du couteau et l’arme à feu. Dans la foulée, l’individu a tenté de poignarder un second policier, mais la lame qu’il portait s’est brisée sur le gilet pare-balle.
À ce moment-là, toujours armé et après avoir fait une embardée avec son véhicule en prenant la fuite, l’assaillant s’est alors réfugié dans un logement privé. Cet appartement, situé juste derrière les locaux de la brigade locale de gendarmerie, appartient à une jeune femme qui a été séquestrée pendant environ deux heures et demie, et “qui se trouve à l’heure actuelle encore sous le choc”, a précisé le procureur.
Plusieurs hélicoptères de la gendarmerie, 250 gendarmes et trois équipes cynophiles étaient alors mobilisés à cette heure, les autorités craignant, comme l’a clairement exprimé l’un des responsables de la gendarmerie ce vendredi, “une tuerie de masse dans une école ou une prise d’otages dans un magasin”.
“Vers 13h10, il va se mettre sur le balcon, apercevoir l’enceinte de la gendarmerie avec les gendarmes en faction devant et commencer à ouvrir le feu”, continue Pierre Sennès. L’homme aurait tiré deux coups de feu à ce moment-là, les militaires ripostant, sans que personne ne soit blessé dans l’échange de tirs.
Puis l’assaillant s’est échappé de l’appartement, parvenant à escalader un mur pour se retrouver dans un champ, toujours aussi proche de la gendarmerie. L’hélicoptère des gendarmes survolait d’ailleurs les lieux au moment du dénouement de la scène, que raconte encore le procureur: “On le voit pointer son arme vers les gendarmes et tirer. Les gendarmes vont alors riposter et atteindre l’individu à l’abdomen. Il va décéder quelque temps après, malgré de nombreuses minutes de tentatives de réanimation opérées par les secours.”
Le magistrat a précisé qu’un gendarme avait été atteint au niveau du genou, un autre au niveau du coude. “Et l’un des deux va recevoir un troisième coup de feu qui s’est bloqué dans son gilet pare-balle, ce qui fait qu’on aurait pu avoir une blessure encore plus grave”, a insisté le procureur.
La piste terroriste pas encore écartée
Concernant les antécédents de l’assaillant, le procureur a confirmé que l’homme avait été libéré de prison le 22 mars, “au terme normal, légal de sa peine” et qu’il était déjà bien connu des services de police. L’homme était en outre assujetti à un contrôle socio-judiciaire, lequel visait à contrôler à la fois la réinsertion de l’homme et une injonction de soins. L’individu “présentait de toute évidence de graves problèmes psychiatriques”, a précisé le magistrat. Selon le procureur, tous les rendez-vous avaient normalement été suivis et “l’homme participait activement et suivait scrupuleusement les soins qui lui étaient imposés”.
Pierre Sennès a par ailleurs expliqué que le parquet de Nantes était pour l’heure saisi de l’enquête, mais que le Parquet national antiterroriste pourrait le remplacer si des éléments supplémentaires le réclamaient. Il a à cet égard évoqué les futurs témoignages de la policière blessée -actuellement dans un état trop grave- et de la jeune femme séquestrée, qui est encore en état de choc et que les enquêteurs ne souhaitent pas déranger.
La situation pourrait donc être très rapidement réévaluée, d’autant que les investigations sur le matériel informatique retrouvé chez l’homme sont encore en cours. Pour l’heure, une enquête est ouverte pour tentative de meurtre sur la policière et les militaires, et séquestration.
camou camara

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