Lors de son audition, qui lui avait valu un mandat de dépôt et de comparaître avec ses co-accusés de détournement de près de 2 milliards de la Caisse d’avance de la Mairie de Dakar, Khalifa Sall avait presque juré de ne jamais livré les noms des personnes ayant bénéficié desdits fonds. Mais ce mardi 23 janvier ses conseils ont finalement remis, outre une liste d’une dizaine de personnalités attendues pour prouver que les fonds n’ont pas été détournés, une autre de plus de soixante-dix personnes ayant bénéficié des fonds qu’on lui accuse d’avoir détournés. Y avaient-elles droit ? En tout cas, dans tous les cas de figure c’est un virage à 90° que vient de faire Khalifa Sall ; même s’il pourra justifier ce revirement, en affirmant que ce sont ses avocats qui ont décidé de cette stratégie de défense, afin de prouver l’existence des fonds politiques et leur utilisation. Et puis un autre Sall, Macky, s’est dédit bien des fois avant lui. Et s’il n’est que maire de Dakar, celui-ci est le Président de la République. Les pièces versées ne perturbent pas le Parquet, parce que les fautes visées sont claires. Le faux et l’usage de faux et par conséquent le détournement sont avérés ; puisqu’aucun grain de mil ou de riz n’a été acheté et donc livré. Or, c’est ça le vrai débat. Tout le reste, ce sont des décibels d’avocats.
