C’est un phénomène récent qui n’a vraiment pas sa raison d’être. Depuis quelques années, durant le moi de Ramadan, des jeunes sillonnent les rues Dakar à partir de 04H30 du matin, armés de bidons, de bols et autres instruments pour appeler les gens à se lever pour le «Suhûr» (repas de l’aube), dans un bruit étourdissant de «Jogg leen waadj». Même si l’intention est de faire une «bonne action», cet appel n’est ni nécessaire ni utile pour plusieurs raisons. Cela cause plutôt des désagréments.
D’abord, il est très rare voire impossible que dans une maison, il n’y ait pas une personne (le chef de famille, la maman, le grand-père, la grand-mère ou une autre quelconque personne) qui ne puisse s’adonner à cette tache-là. Chaque jour il y a forcément quelqu’un qui se lève le premier et réveille les autres. Il y a aussi les portables avec leur réveil.
Ensuite, il y a le muezzin de la mosquée du quartier qui, après le «adhan» (appel à la prière) de l’aube, répète plusieurs fois «Jogg leen waadj» (levez-vous pour le repas de l’aube) afin que les gens puissent prendre leur «Suhûr» à temps.
En fin, il faut penser à ces personnes qui travaillent la nuit et qui commencent leur sommeil à l’aube, aux malades dont la situation sanitaire nécessite de la quiétude. Il faut aussi penser à la minorité chrétienne, ces frères et sœurs de religion différente, à qui nous devons respect et considération.
Donc jeunes gens, pour toutes ces raisons et peut-être pour d’autres que nous n’avons pas citées, arrêtez s’il vous plait votre «Jogg leen waadj» qui est plutôt de la pollution sonore. Au cas contraire, l’autorité doit sévir pour mettre fin à cette dérive.
Coumba Ndoffène Diouf pour Sunugal24
