Le Quai d’Orsay a confirmé, jeudi, l’arrestation de deux ressortissants français en Iran, au lendemain de l’annonce, par le ministère iranien des Renseignements, de l’arrestation de deux “Européens”, accusés d’être venus en Iran pour “déstabiliser le pays”.
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé, jeudi 12 mai, avoir été informé de l’arrestation de deux ressortissants français en Iran. “Le gouvernement français condamne cette arrestation sans fondement et demande la libération immédiate de ces deux ressortissants français”, est-il précisé dans une déclaration de la porte-parole du Quai d’Orsay.
La veille, l’Iran avait annoncé avoir arrêté deux “Européens”, sans préciser leur nationalité. “Deux Européens, qui étaient entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société, ont été identifiés et arrêtés”, a déclaré le ministère des Renseignements, dans un communiqué officiel, sans préciser la date des arrestations, ni où elles ont eu lieu.
Les détenus sont accusés d’être des “agents” de renseignement “expérimentés” et “citoyens d’un pays européen”, a-t-il ajouté. Ils sont soupçonnés d’avoir tenté de se rapprocher de syndicats iraniens, notamment celui des enseignants, a encore affirmé le ministère.
Depuis des mois, les enseignants réclament au gouvernement iranien d’accélérer des réformes prévoyant une revalorisation de leurs salaires. Ils appellent aussi à la libération de leurs collègues arrêtés lors de précédentes mobilisations. Le responsable syndical de l’éducation en Iran, Rasoul Bodaghi, a été condamné à cinq ans de prison en avril pour sa participation à des manifestations d’enseignants, selon une organisation de défense des droits humains.
Un couple de Français manque à l’appel après des vacances en Iran
Selon des informations obtenues par France 24 auprès de la Fédération nationale de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle-Force ouvrière, il s’agit d’une enseignante dans le secondaire qui était en visite avec son mari dans le pays depuis plus d’une semaine pour les vacances de Pâques, à titre privé. Le syndicat se dit extrêmement inquiet et évoque des accusations fantaisistes.
Christophe Lalande, secrétaire fédéral du syndicat, a précisé n’avoir aucune nouvelle de la salariée du syndicat, qui devait rentrer en France en début de semaine.
“On n’a pas de certitude absolue, mais une présomption très forte (qu’elle) a été arrêtée en Iran où elle faisait un voyage touristique à titre privé pendant les vacances de Pâques”, a-t-il déclaré. “On n’a plus de nouvelles de notre camarade.”