Interdiction de sortie du territoire : la colére noire des avocats d’Ousmane Sonko

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Les avocats du leader des Patriotes sont écœurés par le rejet de la demande de sortie du territoire de leur client. Me Cheikh Koureyssi Ba n’a pas pu cacher sa colère face à cette décision «infondée». Dans une note rendue publique, il critique sévèrement le procureur Bassirou Guèye et le juge d’instruction en charge du dossier, Abdoulaye Assane Thioune.

Ousmane Sonko est placé sous contrôle judiciaire depuis le 8 mars dernier. Il est poursuivi pour viol et menaces de mort sur la masseuse Adji Sarr, âgée de 20 ans. Son dossier a été rangé suite aux émeutes qui ont suivi son arrestation alors qu’il se rendait chez le juge d’instruction pour les besoins de l’enquête. Mais cela ne signifie aucunement que l’affaire a été classée sans suite. Et ce contentieux se présente aujourd’hui comme une épée de Damoclès sur la tête du député et leader de Pastef.

En effet, Ousmane Sonko a constaté impuissant le rejet de sa demande de sortie du territoire alors qu’il devait se rendre au Togo pour un séjour de trois jours. D’après son avocat Me Cheikh Koureyssi Ba, il était attendu comme la guest star d’un Forum axé sur “Les États Généraux de l’ECO” prévu du 26 au 28 mai à Lomé, la capitale togolaise. L’avocat dénonce le fait que le juge d’instruction du 2e cabinet près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Dakar refuse de délivrer à Ousmane Sonko l’autorisation de sortie du pays.

A préciser que le juge Thioune a hérité de ce dossier. Il assure l’intérim le temps qu’un nouveau Doyen des Juges d’Instruction (Dji) soit nommé. Et selon Me Khoureyssi Ba, le procureur de la République, informé de cette demande, avait déjà opposé son niet catégorique en indiquant qu’en l’absence de mainlevée du contrôle judiciaire, l’inculpé ne peut être autorisé à sortir du territoire national. «Cela a suffi à Monsieur Bassirou Guèye pour fonder le rejet de la demande introduite depuis le 17 Mai par Me Bamba Cissé, au nom de la défense de Ousmane Sonko», martèle-t-il.

Pour ce qui est du juge Thioune, Me Ba pense qu’en statuant hier, il a joué au plus subtil en soutenant que l’inculpé Ousmane Sonko n’a pas encore été entendu au fond pour s’expliquer sur les accusations formellement portées à son encontre par la partie civile. Selon l’avocat, le juge en déduit donc que pour les besoins de l’enquête, un assouplissement du contrôle judiciaire est encore prématuré au stade actuel de la procédure. Cela étant, Me Ba pense que c’est juste le fait du prince. «Le Procureur et le Juge intérimaire ont erré en droit. Rien ne justifie une telle mesure de rétorsion. Sauf peut-être d’autres impératifs, qui ressortissent d’autres sphères, d’autres considérations, d’autres calendriers. Les articles de loi visés sont manifestement inopérants en la matière», clame l’avocat.

Au final, Me Ba se désole du fait que Lomé ne verra donc pas «l’enfant prodige» si attendu, pour le moment du moins. «Pas de début de débat sur l’Eco pour Sonko. Mais tout cela est dérisoire. Nul ne peut arrêter la mer avec ses bras. Et Ousmane Sonko ne sera pas l’oiseau en cage. Je persiste, je signe deux fois et je souligne trois fois», a conclu la robe noire.

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