Interdiction de circuler la nuit : Les chauffeurs roulent sur le gouvernement

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Avant-hier, en Conseil interministériel sur la sécurité routière, le gouvernement a pris une panoplie de mesures pour faire face aux accidents de la route suite au drame qui s’est produit dans le département de Kaffrine. Seulement, certaines d’entre elles ne passent pas aux yeux des acteurs du transport qui les rejettent en bloc.

Même s’ils approuvent certaines mesures prises par le gouvernement avant-hier, en Conseil interministériel, visant à lutter contre l’insécurité routière, les acteurs du transport ne cautionnent pas d’autres. Et ils l’ont dit de vives voix. «Nous estimons que la mesure prise par l’Etat en interdisant tous les véhicules de transport de circuler entre 23h et 5h du matin pose problème. C’est une décision qui risque de créer plus de dégâts. Imaginez qu’on immobilise toutes les voitures de transport en commun à 23h et à 5 h du matin tous ces chauffeurs prennent la route en même temps. Et chacun va essayer de rouler le maximum avant 23 h et c’est ça qui risque encore d’occasionner d’autres accidents plus graves», lance Diallo Niang, secrétaire général national des gros porteurs et des transporteurs en commun du Sénégal. Qui estime que le gouvernement doit revoir cette mesure. L’autre point concerne dit-il, la baisse de l’âge de l’obtention du permis. Et sur cette mesure le syndicaliste pense que le gouvernement est allé trop vite en besogne. Il propose des discussions encore plus larges avec tous les acteurs du secteur et du temps pour trouver ensemble des solutions.

«On ne peut pas appliquer cette décision comme ça à la hâte», martèle Diallo Niang. S’agissant de l’interdiction du transport des marchandises par les véhicules de transport, ce dernier approuve. Par contre «le gouvernement a dit que les camions ne vont pas rouler plus de 10 ans», note le secrétaire général national des gros porteurs et des transporteurs en commun du Sénégal. «Mais quelle est la mesure d’accompagnement que le gouvernement va mettre en place pour soutenir ces chauffeurs ? Est-ce que l’Etat sait comment ces chauffeurs ont fait pour acheter ces camions. Ont-ils contracté des dettes ou pas pour acheter ces véhicules ? Nous pensons que ce sont des mesures solitaires», déduit Diallo Niang. Qui y voit par ailleurs une stratégie mûrement réfléchie par le gouvernement tendant à écarter complètement le privé dans le transport interurbain.

«Derrière tout cela le gouvernement a émis aussi l’idée de renforcer le Dakar Dem Dikk. Et nous avons compris par-là que c’est une stratégie qui vise à éliminer le secteur privé dans le transport interurbain. Et nous ne l’accepterons pas», peste-t-il.

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