Hamidou Hann, politiste : “Le ni oui ni non n’existe pas en démocratie”

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Le débat sur la question du troisième mandat est loin de s’estomper. Politiste et essayiste, Hamidou Anne s’est prononcé sur la question. Invité de l’émission Jury du dimanche, il a relevé, pour le regretter, qu’on ait intégré l’hypothèse du 3e mandat dans la tête des Sénégalais. Ce qu’il trouve dommage. Mais, à son avis, si le débat a atteint ce niveau aujourd’hui, c’est que le président de la République n’a pas lui-même tranché la question.

« Dans sa conférence de presse du 31 décembre 2019, on a parlé de tout sauf de la Constitution qui définit les mandats et comment cela doit se passer. Ce face à face a fait abstraction de la constitution et on a posé le président de la République une question sur son souhait. Et, le “ni oui ni non”, ça n’existe pas en démocratie. Les textes sont suffisamment clairs », a expliqué M. Anne, alertant qu’on est en train d’avoir les germes de ce qui s’est passé au Sénégal en 2012.

« C’est qu’une partie de l’opinion considérant que Me Wade avait le droit de se présenter pour un troisième mandat et qu’une autre partie considère qu’il n’en avait pas le droit. Et ce débat avait été tranché par le Conseil constitutionnel », détaille-t-il. Pour le politiste, quelque chose a été raté lors de ce grand entretien sur la question du mandat. « C’est dommage, pour le Sénégal qui est une grande démocratie dans la sous-région et en Afrique, qu’on en arrive encore à ces histoires de mandat », regrette-t-il.

La question du dialogue national pas essentielle

Par ailleurs, Hamidou Anne a dit être très dubitatif sur la question du dialogue national. Il considère que dans un pays, qui n’est pas en crise institutionnelle, où il n’y a pas eu de coup d’état, où on ne sort pas d’une guerre civile, la question du dialogue n’est pas essentielle. « L’élection présidentielle de 2019 a tranché. Le peuple a renouvelé à nouveau sa confiance au président de la République. Donc il faut clore ce cycle électoral pour dire que le peuple Sénégalais dans la diversité de ses expressions mais aussi dans sa souveraineté a tranché. Et dans une démocratie la majorité gouverne, l’opposition s’oppose », a souligné M. Anne

En outre, il croit qu’une autre alternance démocratique est possible en 2024. « En 2000, beaucoup ne croyaient pas à la défaite de Abdou Diouf. En 2012, Wade avait les moyens de l’Etat et malgré tout il a été battu. L’alternative dans une démocratie ouverte comme la nôtre est possible. Le peuple Sénégalais est très rationnel dans son choix. Une alternance autre est possible. Tous les schémas sont possibles », prévient-il.

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