Aujourd’hui, nous rendons un hommage vibrant et solennel à un homme d’exception, un pilier de notre culture, un gardien de la mémoire : El Hadji Boucounta Ndiaye.
À plus de quatre-vingts ans, ce grand historien, ce maître incontesté du savoir oral, incarne à lui seul la noblesse et la profondeur de notre patrimoine. Il est le monument vivant du Xalam, cet instrument à cordes qui raconte, depuis des siècles, les joies, les peines, les luttes et les gloires de notre peuple.
El Hadji Boucounta Ndiaye n’est pas simplement un érudit. Il est la voix des anciens, le lien entre les générations, le témoin fidèle de notre héritage musical et spirituel. À travers ses récits, ses recherches et son inlassable engagement, il a su transmettre la richesse du Xalam, non seulement comme musique, mais comme langage de l’âme, miroir de notre histoire.
Avec humilité et passion, il a parcouru villes et villages, écouté les griots, recueilli les chants anciens, documenté les récits oubliés. Il a donné au Xalam une dignité scientifique, culturelle et éducative que peu avaient su lui accorder. Grâce à lui, des générations entières redécouvrent aujourd’hui la puissance poétique et politique de cet instrument noble, si longtemps sous-estimé.
Nous saluons en lui le maître, le passeur, l’éveilleur de conscience. Nous saluons sa rigueur d’historien, son humilité d’homme de tradition, sa foi inébranlable en la transmission. Car pour El Hadji Boucounta Ndiaye, préserver la mémoire du Xalam, c’est préserver l’âme même du Sénégal.
Puisse son œuvre continuer à éclairer les jeunes esprits. Puisse son nom être chanté comme ceux qu’il a lui-même racontés. Et puisse le Xalam continuer, grâce à lui, à vibrer dans nos cœurs et nos luttes, comme un battement de mémoire et de dignité.
Que ton héritage demeure.