Un gallé qui regroupe des enfants qui n’ont pas atteint la majorité pour faire d’eux des valeurs sures de la musique sénégalaise. C’est plus ou moins l’objectif de la très suivie émission, Sen p’tit Gallé. Une initiative jugée salvatrice pour certains, car elle permet à ces gamins de réveiller le talent qui somnole en eux. Malgré les critiques et attaques, la télé réalité continue son bonhomme de chemin.
Ceux qui suivent cette émission savent que chaque année, les promoteurs font des efforts pour apporter des correctifs d’où l’implication d’un volet éducatif. Mais est-ce suffisant?
Cette émission met dans la tête de ces enfants qu’ils sont devenus des stars parce qu’on les voit jouer à la télévision, côtoyer des grosses pointures de la scène musicale sénégalaise, s’habiller comme eux… Par malheur, psychologiquement, ils ne sont pas préparés. Apres quelques jours passés dans ce gallé, ils retournent chez eux, comme de petites stars. Le courant de la popularité que certains adultes peinent à gérer devient la première équation à résoudre. Des lors, si les parents ne sont pas responsables pour brider l’ado, il se fourvoie facilement parce qu’il (ou elle) est “starisé” partout: il a un staff, il change de look et fréquente les personnes âgées!
Un enfant qui a de très bon résultats à l’école, tu lui fait savoir qu’il fait partie des meilleurs de sa génération en matière de chant, tu l’offres des millions, il gagne des publicités; il va se dire qu’est ce que je vais faire dans les bancs ? Sen pt’t Gallé m’a montré la voie! Ce qui est un mirage hallucinant, car cette période de ta vie ne détermine pas forcement ton devenir.
Il serait judicieux de faire le suivi de ces jeunes un an après leur passage dans ce Gallé, ils verront qu’ils ont plus déformé que formé… “Siw xajul ci boppu xalé” disent les wolofs. Aujourd’hui, l’affaire Diop Iseg et la jeune Dieyna Baldé donne raison à ceux qui ont toujours décrié cette émission. De producteur, Diop devient co-producteur. Un constat qui étoffe la thèse selon laquelle, cette télé réalité pervertit la jeunesse. Tous les enfants n’ont pas les mêmes parents capables de les encadrer ou redresser.
Les filles sont la tranche la plus vulnérable face à cette situation. Leur précocité fait qu’elle font saliver les loups aux dents longues, qui se nourrissent de fretins. Sans suivi, ni encadrement, elles risquent toutes de vivre le revers de la popularité. Alors brûlons ce Gallé pour la protection des enfants!
