En Guinée, la junte fait pression sur les compagnies minières qui exploitent la bauxite

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Le chef de la junte au pouvoir en Guinée , le colonel Mamady Doumbouya, a mis en demeure les compagnies minières étrangères de construire sur place des usines de transformation de la bauxite pour un partage équitable des revenus.

Le colonel Doumbouya a donné aux entreprises jusqu’à fin mai pour soumettre des propositions et un calendrier pour la construction de raffineries de bauxite, montre sur la page Facebook de la présidence la vidéo d’une rencontre qui a eu lieu vendredi 8 avril avec les représentants des compagnies.

Avec une estimation de 7,4 milliards de tonnes, la Guinée possède les plus importantes réserves mondiales de bauxite, minerai entrant dans la fabrication de l’aluminium, essentiel par exemple dans les industries automobile ou alimentaire. Elle en est aussi le deuxième producteur. La Chine importe de Guinée environ la moitié de ses besoins de bauxite.

Cependant, les retombées en Guinée de l’extraction de la bauxite ou des autres abondantes ressources naturelles comme le fer, l’or et le diamant restent notoirement disproportionnées. Les experts invoquent l’insuffisance des investissements dans le développement d’un tissu économique local, le manque d’infrastructures primordiales comme les routes, une corruption réputée endémique ou encore les lacunes des textes en vigueur.

Non-respect des conventions

Malgré ses richesses naturelles, la Guinée reste l’un des pays les plus pauvres du monde. « En dépit du boom minier du secteur bauxitique, force est de constater que les revenus escomptés sont en deçà des attentes, vous et nous ne pouvons plus continuer à ce jeu de dupes qui perpétue une grande inégalité dans nos relations », a précisé le colonel Doumbouya aux industriels.

Des compagnies comme la Société minière de Boké (SMB, consortium formé par l’armateur singapourien Winning Shipping, le producteur chinois d’aluminium Shandong Weiqiao et le groupe Yantaï Port), la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG, détenu à 49 % par l’Etat guinéen et à 51 % par Halco Mining Inc, un consortium formé par l’américain Alcoa, l’anglo-australien Rio Tinto-Alcan et Dadco Investments) et le russe Rusal, opèrent dans le secteur.

 

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