Education : une école infectée et inondée

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Le ministre de l’éducation nationale, Mamadou Talla envisage la reprise prochaine  des cours pour les classes d’examen et indique travailler à fixer la date de reprise pour les 551000 potaches et les milliers d’enseignants.

Une perspective qui ne doit pas perdre de vue les causes du précédent faux départ du 02 juin et ses implications mais pas seulement. Il faut, en effet, considérer que les enseignants qui avaient quitté des zones fortement impactées par la pandémie dont Dakar et ceux qui ont été au regret d’être testés positifs subissent une stigmatisation qui constitue un biais conséquent quant à l’effectivité de leur reprise de service mais également quant à la relation de confiance qui doit exister entre d’une part l’enseignant et le parent d’élève et d’autre part l’enseignant et l’élève. Quel climat de méfiance au sein des salles de classe !

Ceci ne serait pourtant pas le potentiel facteur de blocage pour une reprise, en cette période, des enseignements-apprentissages.

A côté du fameux virus de la COVID-19, il y a aussi les virus des aléas climatiques et des spécificités régionales qui dictent  leurs lois.

Dans les régions du Sud du pays beaucoup d’écoles pataugent déjà dans les eaux pluviales qui ont commencé à être régulières et d’autres encore hébergent des sinistrés. L’école se voulant par-dessus tout égalitaire, il serait absurde et incohérent que certaines écoles marchent pendant que d’autres sont fermées.

Et veiller à ce que chaque école dispose au moins d’un dispositif sanitaire composé de gel hydro alcoolique, de masques, de thermo flashs comme promis par le ministre ce n’est pas être à l’affût d’une solution, c’est ignorer toutes les composantes du problème. Or, un secteur aussi stratégique et vital que l’éducation ne doit pas être géré dans un tâtonnement certain.

On peut certes, sauver l’année, mais pas en cette période hivernale et certainement pas dans cette démarche sélective.

Aussi, pensons aux élèves des classes intermédiaires dont l’avenir pourrait être hypothéqué par une reprise sélective. Le CM2, la Troisième et la Terminale ne sont en rien plus importants que le CI, le CM1 ou la Seconde. Nos élèves sont dans le même navire qui risque de chavirer et il faut voir comment sauver tout le monde au lieu de sélectionner qui doit vivre, comme l’aurait préconisé Thomas Robert Malthus.

Une année blanche ou invalide coûte chère certes, mais elle peut régler beaucoup de problèmes surtout dans un système où tout est à recommencer.

Le système éducatif est pour la plupart à panser. Et au lieu de vouloir à tout prix sauver cette année, pensons à cela.

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