Dr Babacar Diop : «À la date du 2 avril, Macky Sall cesse d’être un président légitime»

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Babacar Diop, président des Forces démocratiques du Sénégal/Les Guelwaars, est favorable au dialogue prôné par le président Macky Sall afin de lui trouver une porte de sortie honorable, entendu que le mandat présidentiel s’achève le 2 avril 2024.

« À cette date, je vais enlever la photo officielle du président Macky Sall de mon bureau à la mairie de ville », a-t-il dit d’emblée.

En conférence de presse, il a invité les parties prenantes au dialogue à transcender leurs divergences partisanes et à privilégier l’intérêt supérieur de la nation. «L’heure est venue de démontrer notre capacité à œuvrer ensemble pour l’avènement de lendemains prometteurs pour notre pays et pour nos compatriotes d’ici et de la diaspora. Que cet appel au dialogue soit entendu et que chacun contribue, par son engagement et sa volonté de compromis, à l’instauration d’un climat politique serein et propice à l’épanouissement de notre démocratie », recommande-t-il.

Pour lui, le dialogue ne peut réussir sans l’élargissement de tous les détenus politiques, dont Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye qui doit aller à la conquête des suffrages des électeurs dans les mêmes conditions que les autres candidats. Il estime que le dialogue sera une concertation qui permettra d’aménager une porte de sortie à Macky Sall dont le mandat expire le 2 avril 2024.

« Nous sommes convaincus que seul un dialogue constructif et inclusif entre tous les acteurs pourra garantir d’une part, l’organisation d’une élection apaisée et, d’autre part, l’aménagement d’une issue de sortie honorable et digne pour le président de la République », signale-t-il.

Dans un autre registre, Dr Babacar Diop a salué le rétablissement de l’État de droit par le Conseil constitutionnel qui a cassé le décret présidentiel reportant la Présidentielle du 25 février 2024. «Nous avons tous été témoins d’une situation troublante et regrettable où l’État de droit a été piétiné par le président de la République qui a essayé de contourner les règles établies pour s’éterniser au pouvoir au-delà de la durée légale de son mandat qui expire le 2 avril 2024. Car par décret n°2024-106 du 03 février 2024, il a unilatéralement reporté la Présidentielle du 25 février 2024 », dénonce-t-il.

Et d’ajouter : «Le Conseil constitutionnel, dans sa décision n°1/C/2024, a rejeté le décret n°2024-106 du 3 février 2024 abrogeant le décret n°2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral et la loi n°04/2024 adoptée par l’Assemblée nationale, le 5 février 2024 ».

En sentinelle de la démocratie, le Dr Diop exhorte solennellement tous les partis politiques ainsi que toutes les forces vives de la nation à répondre favorablement à l’appel au dialogue lancé par le président de la République pour préserver la paix et la stabilité du pays.

«Il est essentiel que nous unissions nos efforts pour parvenir à un consensus fort quant à la date de tenue de l’élection présidentielle, en conformité avec les décisions émanant du Conseil constitutionnel dans les plus brefs délais. Cette démarche permettra non seulement de respecter les principes démocratiques, mais d’assurer une transition politique pacifique et légitime, gage de la vitalité de notre démocratie malmenée par un régime en déclin progressif et irréversible », souligne-t-il.

Pour lui, une transition pacifique, mais rapide s’impose à eux tous, étant entendu que Macky Sall ne sera plus le président légitime du Sénégal à partir du 2 avril 2024.

Ainsi, l’élection démocratique et sans délai d’un nouveau président de la République est une urgence pour la stabilité du pays situé dans une sous-région instable et au regard de la géopolitique mondiale aussi agitée qu’une tempête.

Le Dr Babacar Diop estime que pour réussir le dialogue, toutes les parties prenantes doivent s’accorder sur des bases consensuelles pour lever les équivoques par rapport à la date à retenir pour le scrutin présidentiel, la double nationalité soulevée pour invalider certains candidats, l’accusation de corruption portée à l’encontre de deux juges du Conseil constitutionnel, la conformité des candidats par rapport au fisc, l’inexistence de plus de 900 000 électeurs sur le fichier électoral à l’origine de l’invalidation de la candidature de plusieurs candidats,  entre autres.

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