Dialogue politique : L’appel de Touba foulé au pied

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Les préalables posés par la coalition Mankoo de Khalifa Sall et le niet catégorique de Wattu d’Abdoulaye Wade, et d’autres formations politiques, ramènent au statu quo ante, le climat politique.

Encore une fois, la politique a pris le dessus sur tout le reste. Touba était en effet l’auteur de deux appels du Khalife via son porte-parole pour que les hommes politiques dépassent leurs divergences et s’assoient autour d’une table afin de trouver des solutions consensuelles aux problèmes de l’heure.

A la suite d’une telle recommandation du Khalife général des Mourides soucieux de la paix sociale et du développement du pays, on s’attendait à des efforts de la part des uns et des autres pour aplanir les divergences. Mais, que nenni. Chacun a campé sur sa position.

Au niveau de Mankoo Taxawu Senegaal par exemple, la libération de Khalifa Sall a été posée comme préalable à toute rencontre avec les autorités, étant entendu que c’est lui qui doit diriger la délégation.

Me Wade ne semble guère officiellement s’inscrire dans une dynamique de dialogue. Il en est ainsi d’Idrissa Seck, de Gackou, de Sonko, d’Abdoul Mbaye et bien d’autres leaders politiques comme Cheikh Bamba Dièye, pris individuellement.

Si Aly Ngouile Ndiaye, le Ministre de l’Intérieur, persiste dans son souhait d’organiser la rencontre du 21 novembre, il ne devra compter que sur des partis politiques de moindre calibre, faussant ainsi au départ, l’esprit de ces concertations.

Le Khalife Serigne Sidy Moctar sera déçu de constater que quand les hommes politiques décident de se livrer à la guerre, cela doit aboutir à la victoire d’un des camps, à tous les prix.
Ce qui se passe, c’est que l’adversité ainsi nourrie a poussé les uns et les autres à fouler au pied l’appel insistant de Touba.
Et à ce propos, c’est l’opposition qui risque d’en pâtir, elle qui persiste à ne pas dialoguer. Les préalables ainsi posés devraient pouvoir faire l’objet de discussion une fois le rapprochement amorcé. D’autres questions importantes gagneraient également à bénéficier de consensus forts.

En refusant ainsi d’aller à la table de négociation, elle permet au pouvoir de marquer des points au sein de l’opinion.
N’empêche, le Président Sall aurait également dû poser un acte fort de nature à montrer toute sa disposition à enterrer la hache de guerre. Mais il est difficile aussi d’être pris au sérieux si l’on tend la main droite en cachant un couteau dans la main gauche.

L’Assemblée nationale par exemple va lever l’immunité de Khalifa Sall dont il n’a jamais bénéficié. L’Etat doit être le premier à respecter les institutions qui sont sacrées parce que s’imposant à tous.

Un dialogue peut en cacher un autre
Le jeu de yo-yo du pouvoir dans certains dossiers, comme ceux de Khalifa Sall et de Karim Wade, a contribué à plomber les relations entre politiques. Il y a rupture de confiance depuis longtemps et l’Opposition ne perçoit dans les appels au dialogue qu’une façon de la piéger.
Ce n’est pas pour autant une raison pour ne pas y assister.

Tout est discutable dans ce pays. Tous les sujets peuvent être mis sur la table et faire l’objet de débats ouverts. Mais pour cela, il faudrait qu’avant Aly Ngouille Ndiaye, Macky lui-même travaille au rapproche d’avec certains de ses adversaires les plus coriaces comme Me Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, Abdoul Mbaye, etc.

Ces derniers ne vont jamais discuter avec le Ministre de l’Intérieur. Ils peuvent envoyer de seconds couteaux. Or, ce qui est essentiel, c’est que les leaders eux-mêmes puissent s’asseoir autour d’une table et discuter. Et c’est cela que Touba souhaitait.

Il ne s’agit pas de rencontres entre plénipotentiaires de partis, mais plutôt de vrais rapprochements entre ceux qui ne se parlent presque jamais.
A ce propos, à l’image de Touba, les bonnes volontés doivent ainsi redoubler d’ardeur pour que les mastodontes politiques puissent enfin se parler.
Entre Wade et Macky, des pourparlers directs ou indirects par personnes interposées seraient en cours, mais du fait des sorties et de la radicalisation de l’ancien Président, tout indique que le rapprochement est encore un rêve.
Entre Idy, Abdoul Mbaye, Gadio, Cheikh Bamba Dièye, Sonko et Macky, les malentendus prennent parfois des allures de conflits de personnes.
Donc, un dialogue peut en cacher un autre. Il ne s’agit nullement de discuter entre certains leaders et représentants de partis, mais plutôt d’impliquer la Présidence pour qu’il y ait dégel dans des relations devenues délétères depuis belle lurette entre le locataire du Palais et certains leaders politiques.

Rewmi quotidien

 

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