Détournement à l’Association des juristes sénégalaises

0

L’ex-comptable de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs) encourt deux ans de prison ferme. L. Diop est accusé d’avoir siphonné 71 millions de FCfa dans les comptes de l’association.

L’Association des juristes sénégalaises (Ajs) a du mal à ruminer sa colère contre son ex-comptable L. Diop. Ce dernier a, selon l’accusation, détourné 71 millions de FCfa à travers 90 chèques falsifiés. Dans sa plainte datée du 18 février 2021, la présidente de l’association, la commissaire de police Aby Diallo, explique qu’à la suite d’un contrôle interne, il est apparu quelques manquements tels que trois chéquiers disparus, des souches de chèques sans libellés mais aussi le décaissement frauduleux de dizaines de millions de FCfa par chèques. Ainsi, les soupçons sont portés contre le comptable qui, selon la plaignante, trouvait toujours le prétexte de rester chez lui pour travailler sur les documents comptables de la structure qu’il amenait avec lui. Devant le juge du Tribunal correctionnel de Dakar, elle a confirmé ses accusations.

À en croire l’ex-policière, dès son arrivée à l’Ajs, L. Diop a demandé les doubles des clés. Sur les faits, elle a confié que le prévenu a imité l’essentiel des signatures avant d’endosser les chèques. Le 19 février 2021, Diop s’est présenté à la banque pour encaisser 540.000 FCfa, établi au nom de Rougui Bâ, une personne inconnue de l’Ajs, précise-t-elle. Des accusations battues en brèche par le financier. « La coordonnatrice prépare les chèques libellés par l’agent comptable et moi je vérifie la conformité avant les signatures de la présidente et de la vice-présidente », s’est-il défendu. Il a nié avoir encaissé les montants incriminés en alléguant avoir versé une partie à ses collègues. « Il a émis des chèques en mon nom et à mon insu. Tantôt, il signait Dia, tantôt Binta. C’est lui qui émettait les chèques. Les montants varient entre 600.000 et 800.000 FCfa », a rétorqué la responsable de projets B. Dia, entendue comme témoin. La secrétaire générale administrative, Nd. C. Kâ, a nié avoir reçu le plus petit centime. Assurant les intérêts de l’Ajs, Me Abou Abdoul Daff soutient que 52 chèques ont été encaissés par le prévenu. Lequel en a émis 31 au nom de ses collègues. Pour lui, le faux en écritures privées de banque est établi. Son collègue Me Mahmoud Fall en veut pour preuve les résultats de l’expertise holographique prouvant que le prévenu a détourné une centaine de millions de FCfa en l’espace de six mois. Me Ndèye Fatou a réclamé 200 millions de FCfa de dommages et intérêts ainsi que le transfert du véhicule du prévenu à l’association. Cependant, pour le Parquet, le blanchiment n’est pas établi car il n’y a pas de preuve qu’il a acquis le véhicule avec l’argent détourné. À son avis, l’abus de confiance s’analyse plutôt en escroquerie car le prévenu a reçu l’argent avec de faux documents. Il a requis deux ans ferme contre lui. Me Arona Bass de la défense a plaidé la relaxe au motif que le rapport est « dubitatif » et qu’il n’y a pas de preuve d’imitation de signatures. Il a demandé que la partie civile soit déboutée et le véhicule restitué. Le jugement sera rendu le 8 décembre prochain.

Avec Le Soleil

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici