Chef de l’opposition : Trois pour un fauteuil

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Qui a le meilleur profil pour être le chef de l’opposition sénégalaise ? Les statistiques semblent être un levier essentiel pour départager Abdoulaye Wade, Idrissa Seck et Ousmane Sonko. De 2012 à 2019, les trois leaders de l’opposition ont joué leur partition sur le terrain politique…

Abdoulaye Wade, Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), Idrissa Seck du parti Rewmi et Ousmane Sonko, leader du parti Pastef les patriotes sont cités pour occuper le fauteuil de chef de l’opposition sénégalaise. Qui a le meilleur profil ? Les partisans et les soutiens des trois leaders politiques brandissent des arguments. Nous avons interrogé les statistiques.

Leader charismatique de la scène politique sénégalaise, Abdoulaye Wade a été Président de la République du Sénégal de 2000 à 2012, après avoir été opposant au régime socialiste pendant 26 ans. Son leadership au sein des forces de l’opposition était incontesté. En dépit de la chute de son régime en 2012, il est resté sur le terrain politique. Avec la perte du pouvoir, la seule «constante du Parti démocratique sénégalais »est aujourd’hui défiée par les variables. Cela a abouti à une vague de départs. Malgré cette saignée, son parti a été présent aux élections législatives du 30 juillet 2017 à travers la coalition gagnante, «Wattu Sénégal». Le Pds et ses alliés sont arrivés deuxième derrière la mouvance présidentielle «Benno Bokk Yaakar». Avec 552 095 voix sur les suffrages valablement exprimés, ils avaient obtenu 19 députés. Ils avaient devancé la coalition «Manko taxawu Sénégal» conduite par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, qui avait engrangé 7 parlementaires. Cette coalition comptait des ténors de l’opposition dont Idrissa Seck. Le Pds est aujourd’hui la principale formation politique de l’opposition parlementaire. C’est pourquoi nombre de ses partisans pensent que son leader doit être le chef de l’opposition même s’il n’est pas député. Joint par téléphone, le Porte-parole du Pds, Tafsir Thioye, souligne que la question n’est pas encore débattue par les instances du parti…

Les législatives de 2017 sont le seul baromètre pouvant faire espérer aux libéraux le statut de chef de l’opposition qui n’avaient pas présenté un candidat à la présidentielle de 2019. Son candidat, Karim Wade «en exil» au Qatar, a été disqualifié. Madické Niang, qui s’était aligné sur la ligne de départ, n’avait pas eu le soutien de ses frères lors de ce scrutin.

Cette absence et celle de Khalifa Sall emprisonné dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar ont visiblement profité à Idrissa Seck. Le leader de la coalition «Idy président» est arrivé deuxième derrière Macky Sall avec 20,51 % (899.556) des suffrages valablement exprimés. Le président du Conseil départemental de Thiès devance Ousmane Sonko du parti Pastef qui a eu 687.523 voix, soit 15,67 % des votes. Ces statistiques semblent mettre en pole position l’ancien Premier ministre même si l’un de ses lieutenants préfère différer son avis sur la question. «Pour le moment, je préfère ne pas aborder cette question», dit au bout du fil Déthié Fall, vice-président de Rewmi.

En position d’arbitre, la mouvance présidentielle a son avis sur la question. Abdou Mbow, Porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République,met en avant la nature du régime politique pour justifier son choix. «Le Sénégal n’a pas un régime parlementaire. Donc, choisir un chef de l’opposition au parlement, comme certains le disent, me semble en contradiction avec notre système», tranche-t-il. Toutefois, il s’en remet aux acteurs du dialogue qui, pense-t-il, « vont mettre en avant l’intérêt du pays en lieu en place des intérêts politiciens». Même son de cloche du côté des Socialistes. «Il y a naturellement des principes. Mais à côté, il y a des critères impersonnels et intemporels qui ne prennent en compte que l’intérêt du Sénégal», déclarait le Porte-parole du Ps, Abdoulaye Wilane au sortir d’une réunion du Secrétariat exécutif national.

Du côté de Pastef, on préfère surfer sur le registre du désintéressement en mettant en avant la proximité avec les populations à la base. «Nous croyons fermement que le vrai chef de l’opposition, c’est celui qui est reconnu comme tel par le peuple et non le statut offert sur un plateau d’argent par un pouvoir usurpateur et illégitime», indiquent les responsables de cette formation politique dans une déclaration.

Le Soleil

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