La Maison Blanche entend autoriser les centrales américaines à rejeter des millions de tonnes supplémentaires de gaz à effet de serre. Avec ce plan, le président américain détricote encore un peu plus la législation adoptée par l’administration Obama pour lutter contre le réchauffement climatique.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Dans son communiqué, la Maison Blanche qualifie le plan pour la qualité de l’air – le « Clean Power Plan » – adopté sous Barack Obama de coûteux, nuisible à l’économie et aux emplois du pays. Ce plan imposait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 32% d’ici 2030 par rapport à 2005, ce qui condamnait à terme de nombreuses centrales et mines de charbon.
Donald Trump souhaite au contraire maintenir en vie les centrales à charbon qui étaient destinées à la fermeture, car trop polluantes, et entend désormais laisser les Etats fixer leurs propres normes.
Enjeux politiques
Les régions productrices de charbon pourront donc produire sans contrainte environnementale imposée par Washington. Avec cette initiative en faveur du charbon, Donald Trump répond avant tout à des préoccupations politiques : les mineurs sont au cœur de son électorat.
L’Etat de Virginie occidentale où le président doit tenir un meeting ce mardi soir compte ainsi de nombreuses mines de charbon et a massivement voté pour lui en 2016. C’est là, dans le deuxième plus gros Etat producteur de houille que le candidat républicain avait revêtu un casque de mineur pour dénoncer le « Clean Power Plan » de son prédécesseur. C’est le cas aussi par exemple du Kentucky.
Contestation
Le plan présenté par la Maison Blanche risque cependant d’être contesté devant les tribunaux, comme l’a été le plan pour la qualité de l’air de Barack Obama. Et surtout, les mesures prises en faveur du charbon par Donald Trump ne parviendront pas à enrayer le déclin de cette énergie.
Le charbon perd du terrain face au gaz naturel aux Etats-Unis et le secteur éolien est en forte croissance. Mais il s’agit bien d’un recul sur le plan de l’environnement, immédiatement dénoncé par les écologistes américains.
Cette mesure est en revanche saluée sans surprise par l’industrie du charbon, qui avait réussi avec le soutien de 29 Etats à bloquer temporairement en justice le « Clean Power Plan » d’Obama, sans parvenir à enrayer le déclin du charbon, concurrencé par un gaz très économique et par des énergies renouvelables de plus en plus compétitives. Le nouveau plan de Trump a dès lors tout d’un maintien sous perfusion du charbon aux Etats-Unis. S’il n’est pas à son tour bloqué en justice.
