Total allait permettre à l’Etat du Sénégal de situer les réserves en gaz et pétrole au large de Rufisque sur un périmètre de 10 000 km2. Un ministre intelligent ne pouvait refuser cette opportunité car si du pétrole et du gaz sont trouvés en quantité c’est le Sénégal qui sera grand bénéficiaire », analyse une source proche du dossier.
Tout avait commencé en décembre à Paris, lors de la visite d’Etat. Pourtant, le même Thierno Sall signe pour le compte du gouvernement sénégalais un MOU (Memorandum Understanding), un précontrat pour des recherches pétrolières.
Les deux parties avaient donc prévu d’approfondir les discussions. Mais lors des négociations, Thierno Sall a fait des blocages, outrepassant le code pétrolier qui prévoit 10% pour le Sénégal qui n’aurait aucun investissement à faire.
Le ministre ignore sciemment les sommes à investir par Total, au moins 500 millions par jour pour explorer les eaux territoriales sénégalaises sans garanties de trouver du pétrole. Quelques semaines auparavant, il a dit en privé qu’il ne signerait pas avec Total. Il a menacé un peu partout qu’il était prêt au clash.
« Sans avancer de vrais arguments », dit cette source.
Mis au dehors du palais, Thierno câble un de ses amis journalistes pour dire qu’il a démissionné. Avant de décoller pour Johannesburg le président demande à son premier ministre de rédiger un communiqué et le désigne comme nouveau ministre de l’énergie par intérim, le temps de mieux voir un profil adéquat pour ce poste.
C’est le dernier épisode de relations heurtées entre les deux Sall.