Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) estime à 11.317 le nombre de nouveaux cas de cancers diagnostiqués au Sénégal en 2020, année où le pays a aussi enregistré 7.893 décès, a appris l’APS du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, vendredi.
Intervenant lors d’un forum de mobilisation autour de la lutte contre le cancer, il a signalé que les formes les plus répandues sont les cancers du col de l’utérus (17,8%) et du sein (16,7%).
Les taux d’incidence et de mortalité devraient augmenter de plus de 40% d’ici à 2030, si des mesures urgentes ne sont pas prises, a averti Abdoulaye Diouf Sarr.
Devant les acteurs de la lutte contre le cancer, il a assuré que “des stratégies efficaces et efficientes ont été élaborées et sont en train d’être mises en œuvre (…)”.
Il a précisé que ce travail va être mené “à travers le renforcement de la collaboration multisectorielle, la consolidation des environnements favorables à la santé, l’amélioration de la prise en charge des maladies non transmissibles et la recherche”.
Ce forum de sensibilisation est organisé à Dakar, par la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, qui se tient le 4 février de chaque année.
Abdoulaye Diouf Sarr indique que le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait de la prévention primaire et du dépistage précoce, les pièces maîtresses de la lutte contre le cancer dans un cadre intégré à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.
Il a cité à cet égard, la vaccination contre l’hépatite B à la naissance et celle contre le virus du papilloma humain.
Avec l’ouverture du nouvel hôpital de Touba, a ajouté le ministre de la Santé, le Sénégal vient d’acquérir un quatrième appareil de radiothérapie dans le service public de la santé, après ceux des hôpitaux Aristide Le Dantec (Dakar) et Dalal Jam (Pikine).
Il a rappelé que le renforcement du plateau médical est en cours dans les pôles régionaux afin d’améliorer l’accessibilité géographique des structures sanitaires.
De même, il a rappelé la décision prise le 1er octobre 2019, par le chef de l’Etat, de rendre gratuite la chimiothérapie pour les cancers du sein et du col de l’utérus. Cette initiative a permis de prendre en charge 6.680 patients, dont 5.281 femmes en 2020, a-t-il précisé.
“Les cancers, du fait des coûts élevés de leur prise en charge, entrainent de nombreuses personnes vers la pauvreté ou les y maintiennent. C’est dire toute la portée de cette importante mesure dans le cadre de la protection sociale de nos concitoyens”, a-t-il souligné.
Il a salué l’”important travail” mené par la LISCA dans le cadre de la lutte contre le cancer, réitérant son appel à l’action pour l’engagement de tout un chacun à travers une meilleure implication dans la lutte contre le cancer.
Pour montrer “l’engagement du gouvernement pour la lutte contre le cancer”, il a rappelé la pose récemment de la première pierre du centre national d’oncologie à Diamniadio, avec “la volonté d’aller vers la décentralisation et la déconcentration de l’offre de services de radiothérapie dans le pays”.
Cette infrastructure, d’un coût de plus de 54 milliards de francs CFA, devrait contribuer à renforcer l’offre de prise en charge du cancer au niveau du pays et dans la sous-région.
