Au Brésil, le scandale de corruption qui touche Petrobras, la compagnie nationale de pétrole, a connu un nouveau rebondissement le 9 mars, avec la mise en examen de l’ancien président. Interrogé durant trois heures la semaine dernière, Luis Iñacio Lula da Silva est soupçonné de blanchiment d’argent. Des accusations qu’il rejette.
L’ancien président brésilien est soupçonné d’avoir dissimulé un appartement de luxe à Guaruja, une ville située dans l’Etat de São Paulo. Mais, Lula da Silva dément : il ne possède aucun bien immobilier dans cette ville.
Son avocat réitère cette version, après l’annonce de sa mise en examen. Vendredi dernier, Lula a été interrogée notamment sur cette propriété. Une audition qui, selon les procureurs en charge du dossier, a permis de recueillir des indices. Résultat : l’ancien chef d’Etat et son institut avaient bénéficié de nombreuses faveurs d’entreprises impliquées dans le scandale Petrobras.
L’appartement en question est un triplex construit par le groupe OAS dont le nom revient régulièrement dans ce scandale. L’enquête « lavage rapide » qui tente de mettre au jour le système très opaque de corruption entre Petrobras et les grandes entreprises de travaux publics au Brésil menace donc désormais directement Lula, mais également sa femme et l’un de ses fils.
Selon la presse brésilienne, le parti des travailleurs (PT) de Lula et Dilma Rousseff fait désormais pression pour que l’ancien président entre dans le gouvernement et puisse bénéficier d’une immunité judiciaire. Si tel était le cas, seule la Cour suprême brésilienne serait habilitée à l’entendre.
La dénonciation du parquet de São Paulo a été transmise à un tribunal local. Celui-ci décidera s’il donne suite ou non aux demandes de poursuites pénales contre celui qui reste encore considéré comme une icône dans son pays.