Condamné à neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment d’argent ce mercredi, l’ancien président du Brésil a décidé immédiatement de se pourvoir en appel. Une confirmation de la sentence mettrait fin à sa carrière alors que Lula vise encore la présidentielle 2018.
L’ex-président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a été condamné ce mercredi à près de dix ans de prison pour corruption, une décision qu’il va contester en appel mais qui menace son éventuelle candidature à la présidentielle de 2018.
Lula, icône de la gauche brésilienne, a été condamné à neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment d’argent, mais restera en liberté en attendant le jugement en appel. La condamnation est venue du bureau de Sergio Moro, juge emblématique de l’opération “Lavage-Express” qui a déjà mis sous les verrous des dizaines d’hommes politiques de tous bords impliqués dans le méga-scandale de corruption impliquant la compagnie pétrolière publique Petrobras. “Comme l’emprisonnement d’un ex-Président de la République représente un certain traumatisme (…) il est plus prudent d’attendre le jugement de la Cour d’Appel”, a expliqué le magistrat dans sa décision.
Les avocats de Lula ont rapidement réagi. “Nous faisons appel et prouverons son innocence devant toutes les cours impartiales, y compris aux Nations unies”, a indiqué un membre du cabinet d’avocats qui défend l’ex-président. Lula, 71 ans, ne passera donc pas forcément par la case prison, du moins pas dans l’immédiat. Mais si la condamnation est confirmée en appel, l’ex-chef de l’Etat ira en prison et ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018 pour laquelle il est en tête des intentions de vote.
Ancien ouvrier métallurgiste, Lula, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010, avait atteint des niveaux de popularité record quand il a quitté le pouvoir, notamment grâce à d’ambitieux programmes sociaux qui ont permis à des millions de Brésiliens de sortir de la misère. Mais il a fini par être rattrapé par l’insistance du juge Moro, qui a fait du cas Lula l’un de ses principaux chevaux de bataille. L’ex-président a été entre autres accusé d’avoir reçu en guise de pot-de-vin un appartement triplex dans une station balnéaire du groupe de construction OAS.
Selon le juge Moro, il aurait bénéficié au total de largesses à hauteur de 3,7 millions de réais (1,06 million d’euros) pour intercéder en faveur de cette société dans l’obtention de contrats publics du géant pétrolier Petrobras. L’ex-chef de l’Etat, qui est visé par quatre autres procédures judiciaires, a toujours nié les accusations dont il fait l’objet, arguant qu’elles ne reposaient pas sur des preuves concrètes.
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