Brésil: Jair Bolsonaro en tête du premier tour de la présidentielle

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Le candidat de l’extrême droite est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle brésilienne, dimanche 7 octobre. Avec plus de 46% des suffrages, Jair Bolsonaro affrontera au second tour le candidat du Parti des travailleurs, Fernando Haddad, qui totalise près de 29%.

Jair Bolsonaro n’est pas passé loin d’une victoire dès le premier tour, dimanche 7 octobre. Le candidat de l’extrême droite brésilienne arrive largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle.

Selon les résultats officiels communiqués par le Tribunal supérieur électoral (TSE) après le dépouillement de 99% des bureaux de vote, Jair Bolsonaro totalise 46,1% des voix. Un score un peu plus élevé que les derniers sondages le prédisaient.

A 63 ans, le candidat du Parti social libéral (PSL) affrontera au second tour, prévu le 28 octobre prochain, le candidat de la gauche, Fernando Haddad du Parti des travailleurs (PT), arrivé deuxième avec 29% des voix.

L’affiche du second tour de la présidentielle brésilienne : Jair Bolsonaro (G) et Fernando Haddad (D).REUTERS/Paulo Whitaker/Nacho Doce

Au total, Jair Bolsonaro est arrivé en tête dans 17 des 27 Etats du pays, obtenant plus de 50% des voix dans neuf d’entre eux. Mais finalement, au soir du premier tour, c’est la déception qui semblait poindre dans le camp Bolsonaro. Dans une vidéo postée sur Facebook, le candidat a affirmé qu’il n’avait pas été élu dès le premier tour à cause de « problèmes avec les urnes électroniques ». « Je suis certain que si ça n’avait pas eu lieu, nous aurions eu dès ce soir le nom du président de la République. C’est notre liberté qui est en jeu », a déclaré Jair Bolsonaro.

Autoritaire, ultra-conservateur, Jair Bolsonaro va en tout cas pouvoir rallier davantage de soutiens. Le centre-droit pourrait décider de se joindre à lui pour s’assurer une place dans son gouvernement, rapporte notre envoyé spécial à Rio de Janeiro, Achim Lippold. La progression de sa candidature dans les sondages a eu un effet positif jusqu’à présent sur les marchés financiers brésiliens. Il est très proche du lobby de l’agrobusiness, très puissant au Brésil.

Mais si l’ex-capitaine de l’armée a réussi à convaincre de nombreux électeurs en surfant sur la colère des Brésiliens, dans un pays en crise où les affaires de corruption de la classe politique se sont succédé ces derniers mois et où l’insécurité atteint des sommets, il divise aussi beaucoup.

Haddad appelle au rassemblement

De son côté, Fernando Haddad a pris la parole devant ses partisans dans la soirée. Le candidat du PT a demandé aux Brésiliens de se rassembler autour d’un projet social.

« J’aimerais vous dire que je me sens défié par les résultats de ce premier tour, a-t-il lancé. Ils sont très clairs, dans le sens où ils nous alertent sur le risque que le Brésil court. Le fait d’avoir un second tour est une occasion inestimable pour les Brésiliens. Un second tour que nous devons aborder avec beaucoup de sobriété mais aussi avec beaucoup de responsabilité. Nous voulons réunir les démocrates du Brésil. Nous voulons rassembler toutes les personnes qui se préoccupent des plus pauvres dans ce pays. Ce pays qui souffre de tant d’inégalité. Nous voulons un projet large pour le Brésil, profondément démocratique mais aussi un projet qui cherche sans relâche à obtenir la justice sociale. »

Fernando Haddad, entouré de ses soutiens, à Sao Paulo, le 7 octobre 2018.REUTERS/Paulo Whitaker

Entré tardivement dans la campagne en septembre, après la confirmation par la justice de l’inéligibilité de l’ancien président Lula, l’ex-ministre de l’Education Fernando Haddad, 55 ans, n’a pas réussi à fédérer autour de lui un front face à l’extrême droite.

Il a d’ores et déjà tendu la main à ses partenaires de la gauche, notamment Ciro Gomes (PDT, centre-gauche), arrivé troisième avec près de 12,5% des suffrages, et l’écologiste Marina Silva. Malheureusement, le Parti des travailleurs est l’objet d’un très fort taux de rejet à cause des affaires de corruption. Malgré tout, des manifestations sont attendues. Durant la campagne, la gauche, et les femmes notamment, se sont mobilisées par centaines de milliers pour dénoncer Jair Bolsonaro. Les prochaines semaines s’annoncent mouvementées.

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