Avortement clandestin : Un infirmier et deux élèves envoyés en prison

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Élèves en classe de première, K. Cissé et son petit-ami, M. Bâ risquent de terminer l’année scolaire derrières les barreaux. Âgés respectivement de 19 ans et 20 ans, Ils ont été jugés ce lundi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour l’infraction d’avortement. Le procureur a requis un an d’emprisonnement ferme contre eux. Quant à l’infirmier E. Borelli, poursuivi pour les mêmes faits, il encourt 5 ans de prison.
Né en 1959 et domicilié à Bambilor, E. Borrelli risque gros dans cette histoire d’avortement. Infirmier à la retraite, il aurait aidé K. Cissé à se débarrasser de sa grossesse non désirée. “Après plusieurs relations sexuelles avec mon amant M. Bâ, je suis tombée enceinte. Lorsque j’ai informé mon oncle, ce dernier m’a demandé d’avorter. Sur ce, il m’a remis le numéro d’E. Borrelli. Une fois chez lui avec mon petit ami, il nous a demandé la somme de 50 mille francs. Après l’avoir payé, il m’a donné 4 comprimés que j’ai ingurgités. Une fois chez moi, j’ai commencé à saigner. Conduite à l’hôpital, les blouses blanches ont informé les gendarmes”, a raconté la lycéenne à la barre. Des déclarations qu’a confirmé partiellement M. Bâ. D’après lui, c’est l’oncle de K. Cissé qui a payé l’infirmier .
Interrogé à son tour, E. Borelli balaie d’un revers de main les allégations de ses co-prévenus. A l’en croire, il n’est mêlé ni de près ni de loin à cette histoire d’avortement. “J’avais rencontré mes co-prévenus fortuitement dans la rue. Lorsque je me suis rapproché d’eux, j’ai constaté que K. Cissé était en train de saigner. C’est sur ces entrefaites que je les ai invités chez moi. Pour stopper le saignement j’ai donné des comprimés à Khady Cissé. Après, ils sont rentrés tranquillement chez eux. Mais je n’ai pas pratiqué un l’avortement”, a nié le sexagénaire.
D’après le représentant du ministère public, les faits sont constants. Ainsi, il a requis cinq ans d’emprisonnement ferme contre E. Borelli. Et un an de prison contre Khady Cissé et Mamadou Bâ.
Le conseil de ces derniers, a sollicité une application bienveillante de la loi.
Prenant le contre-pied du parquet, les avocats de l’infirmier ont plaidé la relaxe.
Cependant, les prévenus devront prendre leur mal en patience à la citadelle du silence. Ils seront fixés sur leur sort le 12 février.
Kady FATY

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