Il ne fait pas l’ombre d’un doute que tous les maires qui ont eu à diriger l’institution municipale de la ville de Dakar ont tous appartenu à la majorité présidentielle, y compris Khalifa lui-même. Donc pour ce cas de figure, toute logique politique devrait être basée sur une entente tacite entre l’édile de la capitale et le pouvoir en exercice. Mais comme c’est l’exception qui déroge à la règle, alors l’actuel maire de Dakar n’a pas su politiquement mesurer le chamboulement historique qu’il a suscité en se démarquant de cette majorité à la quelle pourtant il appartient. A l’évidence, De Senghor à Diouf en passant par Wade, tous les maires de Dakar qui se sont succédé -en l’occurrence Lamine Guèye, Mamadou Diop, Pape Diop et Khalifa Sall-n’ont jamais connu de problème de « caisse d’avance ».Du coup, l’on se demande pourquoi diantre Khalifa en est la victime expiatoire après tout ce sillage historique. La réponse pourrait en effet couler de source puisque le secrétaire chargé de la vie politique du (Ps) s’est mis à dos d’une majorité qui n’est prête à avaler la couleuvre qui lui est servie. C’est-à-dire le laisser conserver Dakar et vouloir être plus Khalifa que le premier Khalifa de la République. Du reste, ce sera de bonne guerre puisque si le maire de Dakar détient la « locomotive », celui qui préside aux destinées et de « la rame » et de « la locomotive »ne pourrait jamais se contenter uniquement de « la rame ». En politique au demeurant, c’est ce qu’on appelle un risque gros. Seulement, cette piste de réflexion laisse entrevoir la vacuité avec laquelle nos institutions sont fragilisées à souhait si toutefois une manœuvre politicienne le recommande. Autrement dit, les sénégalais sont loin d’assister à un maire de Dakar opposant face à la majorité présidentielle.
Assane SEYE pour Sunugal24.NET