Atepa : “J’invite Mame Mbaye Niang à renoncer à faire appel de la condamnation d’Ousmane Sonko”

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Les prolongations de l’affaire Ousmane Sonko-Mame Mbaye Niang ne plaisent guère au Président du Club des Investisseurs Sénégalais (Cis). Selon Pierre Goudiaby Atepa, le ministre Mame Mbaye Niang, qui veut faire appel de la décision condamnant Ousmane Sonko pour diffamation à son encontre, ne mesure nullement les conséquences désastreuses que cela pourrait engendrer pour l’économie. Il l’appelle à renoncer à cette volonté.

«Risques de persistance des tensions politiques : plaidoirie du secteur privé !» Tel est l’intitulé de la tribune signée Pierre Goudiaby Atepa et destinée à la classe politique, particulièrement au ministre du Tourisme et des Loisirs. Selon le Président du Club des Investisseurs Sénégalais (Cis), les populations en ont marre du cycle de violences notées dernièrement dans le pays. Pis, il estime que sur le plan économique, les incertitudes quant à l’évolution de la situation sociopolitique se sont traduites par des reports, voire des annulations de rendez-vous importants. Il affirme dans la foulée que des investisseurs nationaux et étrangers observent une position attentiste, espérant une dissipation des nuages de troubles dans le ciel sénégalais, pour réaliser leurs projets. «Ce climat préjudiciable à la stabilité nationale et à la conduite des activités économiques interpelle l’ensemble des forces vices de la nation », déclare-t-il. En particulier, ajoute-t-il, il pose, pour le secteur privé, le défi de promouvoir des voies alternatives pour le règlement du litige. Parmi les voies identifiables, dit-il, figure le renoncement du ministre Niang à un recours en appel. Pierre Goudiaby ne partage nullement la décision annoncée par Mame Mbaye Niang d’interjeter appel du verdict et de faire saisir la maison de l’accusé. Ce qui, déplore-t-il, laisse apparaître la probabilité de la persistance des tensions. «Cette option, au-delà de sa légalité supposée, pourrait donner lieu à un prolongement du cycle de violences que les Sénégalais espéraient voir se fermer à la faveur de la tenue du procès. En décidant d’organiser une ‘’deuxième mi-temps’’, selon sa propre expression, le ministre expose incidemment le Sénégal tout entier à des turbulences qui pourraient se traduire par un lourd préjudice pour l’économie déjà fortement affectée par les effets de la Covid-19, de la guerre en Ukraine et de la ‘’première mi-temps’’ », se désole-t-il. En effet, il estime que la perspective d’une durée plus longue que prévue des tensions induirait une accentuation de la défiance des investisseurs vis-à-vis du Sénégal.

POURQUOI MAME MBAYE NIANG DEVRAIT RENONCER A SON APPEL

Selon le Président du CIS, il convient de souligner que durant la proche période, le pays a prévu d’abriter d’importantes activités à forts enjeux économiques et sociaux, notamment : « la visite au Sénégal, du 21 au 25 mai 2023, de la princesse Astrid de Belgique, accompagnée de plusieurs dizaines d’opérateurs économiques de son pays ; le premier sommet international Africa Mith consacré à l’innovation technologique, l’entrepreneuriat des jeunes ainsi que les industries créatives restées insuffisamment valorisées au Sénégal ; le forum mondial de l’économie sociale et solidaire, du 1er au 6 mai 2023, prévu pour la première fois en Afrique, devant réunir des élus et dirigeants du monde entier pour favoriser les échanges, promouvoir une économie centrée sur l’humain et le respect de l’environnement ; et le forum “Invest In Sénégal” prévu du 6 au 8 juillet 2023 ayant pour objet de présenter les facteurs d’attractivité du Sénégal pour susciter l’intérêt des investisseurs et relever le défi de la souveraineté, en ligne avec les orientations du Pse». A en croire toujours le Président du Cis, tous ces évènements présentent de bonnes retombées géopolitiques et économiques, notamment en ce qui concerne le redressement du tourisme rendu convalescent par la Covid-19. Toutefois, il souligne que leur organisation pourrait être remise en question si les troubles devaient persister, sous l’effet d’un nouveau procès. « Des participants pourraient renoncer à leurs voyages, induisant des manque à gagner, voire des pertes pour l’économie nationale, notamment en termes d’investissements et de partenariats », prévient Pierre Goudiaby Atepa. Déjà, ajoute-til, les recommandations de prudence adressées aux ressortissants étrangers constituent des facteurs de dégradation probable de la notation du Sénégal et donc une source de prime de risque pour le paiement de la dette, tandis que les carnets de commande des hôtels pourraient se rétrécir. Il soutient que le match a déjà fait trop de dommages que constituent les morts enregistrées, les blessures du secteur privé et les autres effets sectoriels difficilement identifiables.

«OUSMANE SONKO ET SES SYMPATHISANTS DEVRONT FAIRE ECHO AU SIGNAL D’APAISEMENT LANCE PAR LA PARTIE CIVILE»

Pour toutes ces raisons, sans négliger l’honorabilité du plaignant, l’architecte estime qu’il est apparu utile d’inviter monsieur Niang à renoncer à son appel, en considérant les pertes déjà enregistrées par la société dans son ensemble, y compris l’économie et celles qui seraient induites par un nouvel épisode de tensions sociales. Atepa pense que la restauration de la trajectoire de croissance d’avant Covid-19 enregistrée durant la première phase du Pse est tributaire d’un climat de stabilité. «Si les économies subissent généralement des chocs dont ils ne maîtrisent pas l’origine (calamités naturelles, conflits extérieurs, inflation importée, etc.), un ministre de la République doit pouvoir, au prix de sa personne, éviter d’entretenir des sources de vulnérabilité pour son pays. C’est la rançon de la charge publique », a-t-il martelé. Cela étant, le Président du Cis dit être convaincu que monsieur Mame Mbaye Niang tient le sifflet pour sonner la fin de ce match, en renonçant à son appel. Pour leur part, souligne-t-il, monsieur Ousmane Sonko et ses sympathisants devront faire écho au signal d’apaisement lancé par la partie civile. Enfin, il conclut en disant que l’exigence de dépassement, qui apparaît sous forme d’ironie du sort, est liée au fait que le secteur du tourisme, que le ministre Niang a la mission de développer, pourrait être la première victime du maintien du cycle de violences.

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