Assassinat de Khashoggi: un an après, Ben Salman «responsable», le crime impuni

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Le 2 octobre 2018, ce journaliste saoudien, dissident exilé aux États-Unis, disparaît pour toujours à l’intérieur du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Malgré la tempête médiatique qui a suivi, une enquête onusienne, les accusations de la CIA envers un prince Ben Salman fragilisé et les détails macabres qui ressortent, le risque existe que justice ne soit pas rendue.

Qui était Jamal Khashoggi ?

Sujet du royaume saoudien, issu d’une illustre ascendance – son grand-père était le médecin personnel d’Ibn Saoud – Jamal Khashoggi était jadis un familier de la cour régnant à Riyad. Il exerçait le métier de journaliste depuis le milieu des années 1980. « Jamal Khashoggi […] est resté célèbre pour avoir suivi et interviewé non sans admiration les moudjahidin arabes dans l’Afghanistan des années 80 », rappelle l’historien Philippe Pétriat. Jusqu’à entretenir, un temps, des relations personnelles avec Mohammed Ben Laden qu’il rencontra en Afghanistan et dont il fut l’entremetteur pour une première interview avec le journaliste Robert Fisk au Soudan.

Ses positions évoluèrent bientôt vers des idées plus démocratiques d’un point de vue politique, sans avoir été le grand libéral progressiste, d’un point de vue sociétal, qu’on a pu décrire. Lorsque le prince héritier Mohammed ben Salman (MBS) prit en main les affaires courantes du royaume en juin 2017, il fut perçu partout, de par ses premières mesures, comme un messie réformateur. Mais entre les deux hommes, les rapports se tendirent. Khashoggi n’avait pas sa plume dans sa poche ; il tenait précieusement à sa liberté de ton et d’opinion. Ses écrits posaient problème au prince. « Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman et son entourage ne toléraient pas le fait que Khashoggi soit honnête, dise ce qu’il pense et ne puisse pas être acheté », écrit son ami le journaliste David Hearst. Ce qu’il pense notamment, poursuit-il, des « dangers à pactiser avec Trump ».

Comme nul n’est prophète en son pays, et sentant la pression s’accroître, il s’exile aux États-Unis en septembre 2017. Sa plume devient plus acerbe dans les colonnes du Washington Post, fleuron de la presse américaine. Une insupportable mouche du coche pour Ben Salman.

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