Après le temps révolu du navire et de l’horloge : Revoilà l’espace numérique infinie qui s’impose

0

L’universel, c’est le local moins les murs » affirmait l’écrivain portugais Miguel Torga. La mondialisation devient de facto  un processus planétaire, impersonnel et sans visage. C’est-à-dire un global où se reconstruisent les murs, les murs grâce auxquels les hommes peuvent rebâtir leur différence et retrouver un centre de gravité. Mais dans cet environnement planétaire tout aussi relatif se retrouve le monde virtuel qui en est une composante essentielle. Se demander alors à quel environnement se fier entre le monde palpable et celui potentiellement concevable, c’est résolument mettre en exergue un duplex environnemental planétaire propre à la percée technologique en cours.

Dans sa transversalité toute relative, l’environnement virtuel désigne l’ensemble des espaces numériques du cyberespace servant de terminaux  de diffusion d’informations ou de prestation de services étendus : Internet, ordinateur, téléphone portable, Fax, photocopieuse, satellite, télévision, caméra, magnétoscope, etc. Ces différents canaux de diffusion procèdent d’un mode de fonctionnement virtuel  dont la spécificité technologique consiste à opérer dans l’éventualité, l’envisageable, la probabilité où la conditionnalité ; alors qu’au sens environnemental du terme, le réel renvoie à ce qui est directement palpable et espacé et qui nous entoure. Entre ces deux entités congénitalement liées grâce aux progrès de la science, une nette différence saute aux yeux. En effet grâce à la percée technologique s’identifiant dans des espaces communs  virtuels  tels que le cyberespace; l’environnement physico-virtuel planétaire se voit soumis à ces mêmes espaces  nés de la formation d’un langage commun numérique, universel et donc unificateur. S’il est donc admis que tout se construit dans le temps et dans l’espace, la combinaison technologique du réel et du virtuel en est arrivé à offrir à la planète-terre des « lendemains qui chantent » à un nouveau type de citoyen planétaire dont le bonheur dépendrait de l‘économie et d’un progrès reposant sur une exploitation scientifique et technique de la nature. Donc après le temps révolu du navire et de l’horloge  qui ont ouvert le monde à des espaces conquis et bornés, revoilà l’époque d’autres espaces techniques considérés comme neutres et résolument tournés vers le futur infini. C’est à dire l’espace infini qu’on voudrait croire sans bornes par la maitrise des sciences et techniques. Aujourd’hui faute de gagner de nouveaux espaces à valoriser, à l’instar des explorateurs et des impérialistes, l’on se contente aujourd’hui  de gagner du temps selon Zaki Laïdi. D’où une recherche effrénée de la vitesse, la contraction de l’espace s’accompagnant d’une contraction du temps. Les terminaux virtuels matérialisés pour le compte du cyberespace constituent à n’en pas douter des espaces, des environnements virtuels porteurs en ce sens qu’ils développent un imaginaire de la circulation accélérée des biens, services et des idées. Par le biais du net en effet, on peut se rendre au Japon sans  jamais y poser les pieds. Il est aussi possible de se marier virtuellement en ligne tout comme voter où payer des fractures. On peut également commettre des meurtres virtuels par la cybercriminalité. On assiste aussi à des comptes bancaires dévalisés en ligne ou à la pratique ostentatoire de la pornographie. On peut aussi se faire des amis dans les quatre coins du globe sans pour autant bouger de chez soi. En vérité, la contraction de l’espace induisant la contraction du temps  décuple les échanges protéiformes entre internautes. Au même titre qu’elle accélère la prestation des biens et services entre citoyens planétaires, elle engendre aussi  des travers  préjudiciables à l’humanité et dont il n’est pas aisé de parer.  Avec la globalisation, les problèmes des pays industriels, tels que le chômage, le sous-emploi et le grand nombre d’exclus des principales activités de développement (c’est-à-dire la classe moyenne) sont comparables à ceux des exclus et des marginalisés du Sud. C’est dire donc qu’il n’y a guère de choix à faire entre le réel et le virtuel en termes  environnementaux car c’est un tout imbriqué relevant de l’adversité technologique du moment. L’essentiel étant de faire en sorte que les cyber-exclus  en arrivent à présenter des  moyens de production économiques assortis  de production de pensées, de cultures et de sens susceptibles de s’intégrer dans l’environnement physico-virtuel en cours. Mais auparavant, il s’agira de lutter contre la pauvreté et l’ignorance pour venir à bout de ce manque  numérique à gagner.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici