Mouhamad Dieng, président-directeur général du groupe MIR HOLDING SAS, est au cœur d’une tempête judiciaire alimentée par un rapport de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), transmis en juillet 2025 au parquet financier. Ledit document l’accuse de blanchiment de capitaux à hauteur de plus de 3 milliards de francs CFA, dans le cadre de l’enquête en cours sur l’affaire Lonase. Face à la gravité des accusations, l’homme d’affaires a décidé de sortir de son silence.
Dans un communiqué , Mouhamad Dieng dénonce ce qu’il qualifie de « tentative méthodique de diabolisation », orchestrée selon lui dans le but de ternir sa réputation et de fragiliser ses activités économiques. Il affirme ne jamais avoir été consulté ni entendu dans le cadre de la rédaction du rapport de la CENTIF, un fait qu’il juge contraire aux principes fondamentaux du contradictoire et de la présomption d’innocence.
Des inexactitudes dénoncées point par point
Dans sa réplique, Mouhamad Dieng démonte méthodiquement les éléments du rapport qu’il juge « erronés » ou « orientés ». À commencer par son revenu personnel, que le document estime à 1,5 million de francs CFA par mois. Une estimation qu’il réfute catégoriquement : selon lui, ses revenus proviennent principalement des dividendes générés par ses sociétés, et non d’un salaire fixe.
Autre point contesté : la propriété de l’immeuble R+5 situé aux Mamelles, que le rapport attribue à Dieng. Celui-ci affirme qu’il appartient en réalité à la société Bet Online, indépendante de son patrimoine personnel. Même démarche pour sa villa à Saly, que le rapport dit s’étendre sur un hectare : l’homme d’affaires précise que le terrain n’excède pas 3 500 m², documents à l’appui.
Le rapport mentionne également un investissement de 250 millions de francs CFA dans du matériel de sonorisation. Là encore, Dieng rectifie : le matériel aurait été acquis pour 75 millions, avec facture en bonne et due forme.
Concernant la détention présumée de 45 véhicules, chiffre jugé suspect par les enquêteurs, il précise qu’ils appartiennent à MD Global Business Services, une société de transport qu’il dirige. À ce titre, les véhicules ne sauraient être comptabilisés dans son patrimoine personnel.
Une holding conforme, selon son PDG
Face aux allégations de montage financier opaque, Mouhamad Dieng insiste sur la légalité de MIR HOLDING SAS, qu’il décrit comme une structure de type holding, conforme aux normes comptables du SYSCOHADA. Le groupe serait composé de filiales opérant dans divers secteurs : transport, technologie, services numériques, entre autres.
Il rejette en bloc les tentatives de le lier à certaines sociétés comme PayMeTrust, et conteste toute relation entre Pay Dunya et Service Online International, des liens qu’il qualifie de « montages fictifs et malveillants ».
Un succès présenté comme un délit ?
Au cœur de sa défense, une accusation plus large : celle d’un lynchage économique et médiatique déguisé en enquête judiciaire. Pour Mouhamad Dieng, c’est son succès entrepreneurial, bâti « à la force du travail et de l’innovation », qui dérange certains cercles. Il voit dans ces attaques une tentative manifeste de déstabilisation orchestrée par des adversaires dont il promet bientôt de révéler les identités.
« Je suis prêt à prouver, point par point, l’origine licite de mes biens », affirme-t-il dans son communiqué. L’homme d’affaires dit faire pleinement confiance à la justice pour rétablir les faits, tout en mettant en garde contre une instrumentalisation des institutions à des fins personnelles ou politiques.
Vers une bataille judiciaire d’envergure ?
Alors que le dossier est désormais entre les mains du parquet financier, cette affaire pourrait s’imposer comme l’un des volets les plus explosifs de l’enquête sur Lonase. D’un côté, une structure d’enquête financière affirmant détenir des éléments sérieux de soupçons. De l’autre, un entrepreneur revendiquant sa légitimité et dénonçant une cabale.
L’opinion publique, quant à elle, observe ce bras de fer avec un mélange d’indignation, de scepticisme et d’attente. Car au-delà du cas Mouhamad Dieng, c’est aussi la crédibilité des mécanismes de régulation, de justice et de transparence économique qui est en jeu.
Mariata beye pour sunugal 24