C’est un revers judiciaire de plus pour Moustapha Diop, ancien ministre et actuel maire de Louga. La commission d’instruction de la Haute Cour de justice a rejeté sa demande de liberté provisoire, selon les informations . La décision est tombée la semaine dernière, confirmant le maintien en détention de celui qui fut l’un des hommes forts du dispositif gouvernemental de Macky Sall.
Incarcéré depuis le mois de mai dans le cadre de l’enquête sur la gestion du fonds Force Covid-19, Moustapha Diop espérait obtenir une remise en liberté après son audition au fond. Une tentative qui s’est soldée par un échec, la commission estimant que les charges qui pèsent sur lui restent sérieuses, et les risques de fuite ou de subornation de témoins non écartés.
Un dossier aux multiples chefs d’accusation
L’ancien ministre est visé par une impressionnante liste de chefs d’inculpation :
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Association de malfaiteurs,
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Concussion,
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Corruption,
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Prise illégale d’intérêts,
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Faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque,
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Détournement de deniers publics,
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Blanchiment de capitaux,
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Et complicité de ces infractions.
Des accusations lourdes, en lien avec sa gestion présumée frauduleuse d’importantes sommes issues du fonds Force Covid-19, mis en place en 2020 pour soutenir l’économie nationale et les couches vulnérables durant la pandémie.
Une figure déchue du Mackyisme
Proche de l’ancien président Macky Sall, Moustapha Diop avait gravi les échelons de l’appareil d’État, cumulant les postes de ministre, député, et maire. Il s’était imposé comme l’un des piliers politiques de la région de Louga. Sa chute, brutale, illustre la volonté affichée du nouveau pouvoir de solder les comptes de la gouvernance passée, notamment à travers la reddition des comptes sur les fonds mobilisés en période d’urgence sanitaire.
Un procès très attendu devant la Haute Cour de justice
Comme tous les anciens ministres mis en cause pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions, Moustapha Diop relève de la compétence exclusive de la Haute Cour de justice. Cette juridiction d’exception, rarement activée dans l’histoire du Sénégal, est désormais le théâtre d’une série d’affaires retentissantes, impliquant plusieurs figures de l’ancien régime.
Le rejet de la liberté provisoire de Moustapha Diop signifie que l’instruction suit son cours, et qu’un procès devant la Haute Cour est plus que jamais d’actualité. Un procès qui pourrait révéler des détails explosifs sur l’utilisation des milliards du fonds Force Covid-19, et établir d’éventuelles responsabilités pénales.
Silence du camp Diop, Louga retient son souffle
Pour l’instant, ni les avocats de Moustapha Diop ni ses soutiens politiques n’ont officiellement commenté la décision de la commission d’instruction. Mais à Louga, fief politique du mis en cause, l’ambiance est lourde. Entre solidarité militante et malaise grandissant, l’affaire divise et inquiète, d’autant qu’elle pourrait avoir des retombées sur les futures échéances locales.
La justice reste ferme. Moustapha Diop reste en détention. Le temps judiciaire suit son cours, mais l’opinion attend des réponses. Car dans cette affaire, il n’est pas seulement question d’un homme, mais de l’usage de fonds publics censés sauver une nation en crise.
Mariata beye pour sunugal 24