L’hebdomadaire Comment de ce mardi 4 juin, repris par Enquête, affirme que le limogeage du général Souleymane Kandé, ci-devant chef d’état-major de l’armée de terre et commandant des forces spéciales, ne serait pas, comme avancé par plusieurs médias, la conséquence d’une brouille entre ce dernier et le Premier ministre, Ousmane Sonko, ou d’un règlement de comptes orchestré à son détriment par l’actuel ministre des Forces armées et ancien chef d’état-major général de l’armée (CEMGA), le général Birame Diop. Il serait plutôt l’issue du bras de fer entre l’actuel patron de l’Armée, le général Mbaye Cissé, et l’aide de camp de l’ancien Président Macky Sall, le général Meïssa Cellé Ndiaye.
«Entre août 2021 et juin 2023, sous la protection [du général Ndiaye], le général Kandé avait rapidement gravi les échelons. De colonel, commandant de zone à Ziguinchor, il est devenu chef des forces spéciales, général de brigade en octobre 2022 et chef d’état-major de l’armée de terre, cumulant avec la fonction de coordonnateur des opérations spéciales», rappelle la source.
Celle-ci ajoute : «En réalité, le limogeage du général Kandé trouve son origine dans une décision du CEMGA, le général Mbaye Cissé. La carrière accélérée de Kandé a eu lieu dans un contexte de tensions politiques alors que le Président Macky Sall cherchait des alliés fiables pour les élections de 2024 et son conflit avec le Pastef. Durant cette période, Macky Sall, bien que disposant d’un chef d’état-major particulier, privilégiait les avis de son aide camp, le général Meïssa Cellé Ndiaye. Avec le départ à la retraite du général Ndiaye, le général Mbaye Cissé a saisi l’opportunité pour réorganiser son personnel.» D’après Le Quotidien, le général Kandé a été affecté en Inde comme attaché militaire à l’ambassade du Sénégal à New Dehli. Un redéploiement considéré par l’intéressé comme une tentative d’humiliation, selon le journal du groupe Avenir communication, qui signale que le désormais ex-chef de l’armée de terre entend d’ailleurs attaquer le décret l’envoyant dans la capitale indienne devant la Cour suprême.
Mais Enquête rapporte que jusqu’au moment de boucler son édition de ce mercredi 5 juin, il n’y avait «nulle trace de la décision affectant le général [Kandé] en Inde».