Si l’Etat veut savoir ce qui s’est passé dans la forêt de Boffa Bayotte, il doit interroger Pierre Atepa Goudiaby et les cadres casamançais, qui se sont prononcés sur la question, avant-hier. La remarque est d’Abdou Elinkine Diatta, qui ne comprend pas comment, de Dakar, «des cadres peuvent savoir ce qui s’est passé en brousse». Suffisant pour qu’il se demande que l’Etat fasse le nécessaire pour savoir si ce ne sont pas ces cadres, qu’il qualifie «d’ennemis de la Casamance», les commanditaires.
S’il y a quelqu’un qui n’a pas du tout aimé la sortie, avant-hier de Pierre Goudiaby Atepa et des cadres casamançais, c’est bien Abdou Elinkine Diatta. Et l’ancien porte-parole du maquis n’a pas fait dans la dentelle pour les indexer et les clouer au pilori. Il ne peut pas comprendre que les cadres casamançais, qui vivent loin à Dakar, puissent savoir ce qui s’est passé samedi. «Au moment où, en Casamance, les gens cherchent encore à connaître les auteurs de cet acte odieux, je me demande comment, à partir de Dakar, des cadres peuvent savoir ce qui s’est passé en brousse ?», a martelé Abdou Elinkine sur les ondes de la Rfm. Qui enfonce le clou : «Je demande à l’Etat du Sénégal de les poursuivre pour savoir si ce n’est pas eux, les commanditaires».
«ces cadres sont des ennemis de la paix en Casamance. (…) Ils sont dans l’Etat, à l’étranger et même dans le maquis»
Le rebelle repenti, qui était très proche du défunt Abbé Diamacoune Senghor, d’embrayer : «nous regrettons ce qui s’est passé, parce qu’avant tout, ce sont les fils de la Casamance qui sont morts. Mais, si des personnes, qui sont à 400 km de là, disent connaître les auteurs, il y a de quoi leur demander si ce n’est pas eux les commanditaires», réitère-t-il. Très remonté contre Atepa et Cie, il ne prend pas de pincettes pour affirmer : «ces cadres sont des ennemis de la paix en Casamance. Je l’ai toujours dénoncé. Ce sont les fossoyeurs qui se déterminent. Ils sont dans l’Etat, à l’étranger et même dans le maquis», soutient l’ex-voix du maquis. Qui conclut en menaçant : «Quiconque utilise le sang des Casamançais pour ses intérêts, en subira les conséquences», dit-il.
Avec jotay
