A Cuba, la reprise du tourisme retardée par la guerre en Ukraine

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“Dans la liste des choses à faire dans la vie, il y a : aller une fois à Cuba”, assure Taliv, 34 ans, qui “adore la nature et les gens” du pays, où il est venu avec sa petite amie.

Viñales, à 180 kilomètres à l’ouest de La Havane, est un village pittoresque, célèbre pour ses “mogotes”, de petites montagnes couleur ocre.

Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, il était rempli de touristes, principalement européens et canadiens, jusqu’à mars 2020, quand la pandémie de coronavirus a touché l’île.

80% des habitants du village se sont alors retrouvés sans travail, tandis que le pays voyait chuter le nombre de visiteurs étrangers de 4,3 millions en 2019 à 356.000 en 2021.

Les devises générées ont elles fondu, de 2,2 milliards de dollars en 2019 (la deuxième source de revenus du pays, derrière les services médicaux à l’étranger) à 559 millions de dollars en 2021.

Seule planche de survie trouvée par le gouvernement cubain pendant cette période : les touristes russes, qui ont soudain afflué sur l’île, essentiellement dans les hôtels “forfaits tout compris” de bord de mer.

Douche froide

Le tourisme russe a ainsi grimpé de 197% entre 2020 et 2021, dépassant toutes les autres nationalités de visiteurs à Cuba.

L’Office des statistiques a indiqué vendredi que le nombre de visiteurs internationaux est passé de 35.553 en 2021 à 185.749 personnes fin février.

Mais le conflit en Ukraine a marqué un brutal coup d’arrêt : début mars, quelque 6.000 touristes russes ont été évacués en urgence, alors que de nombreux pays avaient interdit le survol de leur territoire par des compagnies russes, qui ont suspendu la vente de billets.

Pour Cuba, c’est la douche froide. Partout dans le pays, les touristes se font rares désormais.

“Le changement a été brutal (…) maintenant il n’y a plus de Russes et très peu d’Européens”, se plaint Denis Rosset, 38 ans, chargé d’aller à la pêche aux clients pour un restaurant sur une place de la vieille Havane.

Même constat en province. “La reprise est très lente et en réalité Viñales est très loin de l’essor qu’il connaissait avant”, dit, découragée, Beatriz Sanchez, employée de 22 ans dans une boutique d’artisanat.

C’est sûr ça va revenir petit à petit”, veut croire Tomasa Coello, 74 ans, propriétaire d’une des nombreuses maisons louant des chambres aux touristes dans le village.

 

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