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Propagation de fausses informations : Bachir Fofona a été déféré devant le procureur de Dakar.

Accusé de diffusion de fausses nouvelles à la suite de ses déclarations sur l’acquisition de véhicules pour les députés, le journaliste Bachir Fofona a été déféré ce vendredi matin au parquet de Dakar. Une affaire qui relance le débat sur la liberté de la presse et les limites de l’expression critique dans l’espace public.

Par notre rédactrice judiciaire

Après deux jours passés dans les locaux de la Division spéciale de cybercriminalité (DSC), le journaliste Bachir Fofona a été présenté, ce vendredi 28 juin, au parquet de Dakar. Il y passera la journée à la cave du tribunal, en attendant sa comparution devant le procureur de la République.

Son arrestation, mercredi dernier, fait suite à des propos tenus dans un média en ligne, dans lesquels il affirmait que le marché relatif à l’acquisition de véhicules destinés aux députés aurait été attribué à une personnalité controversée. Des propos qui ont provoqué l’ire des autorités et conduit le ministère public à s’autosaisir du dossier.

Une arrestation qui interroge

À travers cette procédure, le parquet entend poursuivre le journaliste pour diffusion de fausses nouvelles, un délit réprimé par le Code pénal sénégalais. Les avocats de Fofona dénoncent, pour leur part, une procédure « expéditive » et « une atteinte manifeste à la liberté d’informer ».

« Il n’a fait que relayer des informations d’intérêt public, en s’appuyant sur des sources qu’il juge fiables », a déclaré Me Aboubacry Barro, l’un de ses conseils. L’autre avocat du journaliste, Me El Hadj Oumar Youm, insiste sur le droit à l’erreur dans l’exercice du journalisme, et appelle à ne pas criminaliser le métier de journaliste.

La liberté de la presse, encore sur la sellette

Ce dossier n’est pas sans rappeler d’autres cas similaires qui ont vu des journalistes convoqués, placés en garde à vue, ou poursuivis pour des faits liés à leurs écrits ou prises de parole. Une tendance qui, selon plusieurs organisations de défense des droits humains, fragilise l’espace démocratique sénégalais.

Reporters sans frontières (RSF) avait déjà alerté, dans son dernier classement, sur la détérioration du climat médiatique au Sénégal. L’affaire Fofona pourrait bien devenir un symbole de plus dans cette inquiétante série.

Un dossier sensible à l’épreuve de la justice

En attendant sa présentation officielle au procureur, Bachir Fofona reste en détention dans les sous-sols du palais de justice de Dakar. La suite dépendra de la décision du parquet : ouverture d’une information judiciaire, libération provisoire ou placement sous mandat de dépôt.

Mais au-delà du cas individuel, c’est l’équilibre entre liberté de la presse et responsabilité dans l’espace public qui se retrouve une fois de plus mis à l’épreuve. Une question centrale pour l’avenir du journalisme et de la démocratie au Sénégal.

Mariata beye  pour sunugal 24

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