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SÉNÉGAL : L’HEURE DE LA RÉPARATION — LE VERROU DES ARTICLES L.29 ET L.30 AU CŒUR DES DÉBATS

 

Dakar, le 31 décembre 2025

Alors que le pays scrute l’horizon politique de 2029, le débat sur l’éligibilité d’Ousmane Sonko revient brûler les lèvres. Entre arguties juridiques et impératifs de justice, un juriste et des voix parlementaires s’élèvent pour réclamer l’abrogation de lois héritées de l’ère Macky Sall, perçues comme des « guillotines politiques ».

Le spectre de l’exclusion

Au cœur de la controverse : les articles L.29 et L.30 du Code électoral sénégalais. Ces dispositions prévoient que certaines condamnations (vol, escroquerie, corruption, ou délits passibles de plus de cinq ans d’emprisonnement) entraînent une radiation automatique des listes électorales . Un mécanisme qui, selon les intervenants, prive le citoyen de son droit de vote et, par ricochet, de son droit d’être élu.

Le juriste consulté souligne que l’article L.31 impose une interdiction temporaire d’inscription de cinq ans à compter du moment où la condamnation devient définitive. Dans le viseur des militants : la sécurisation de la candidature d’Ousmane Sonko pour les échéances futures .

« Une Assemblée de rupture pour une justice de réparation »

Lors de l’examen de la loi de finances rectificative 2025, le ton est monté d’un cran. Pour certains députés, la question dépasse l’individu. Il s’agit de « réparer une injustice » . L’argument est cinglant : ces verrous législatifs auraient été conçus sous l’ancien régime pour écarter des adversaires gênants, citant les précédents de Khalifa Sall et Karim Wade .

« Ne vous souciez même pas d’Ousmane Sonko, enlevez ces lois au nom de la réparation d’une injustice » , plaide-t-on dans l’hémicycle. L’appel est clair : une Assemblée nationale dite « de rupture » ne peut continuer à cautionner des barrières juridiques qui empêchent le jeu démocratique de se jouer sur le terrain des idées .

Un enjeu de stabilité nationale

Au-delà de la technique juridique, c’est un message politique fort qui est envoyé. L’objectif affiché est d’éliminer les obstacles hérités pour garantir que la volonté populaire ne soit plus entravée par des procédures judiciaires aux relents politiques .

Alors que le Sénégal panse encore les plaies des tensions passées, l’abrogation de ces articles est présentée non pas comme un privilège accordé à un homme, mais comme une nécessité pour « rétablir le droit » et apaiser définitivement le climat social.

Par Matar Baya DIOP, SUNUGAL 24

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