Dans les cercles du pouvoir sénégalais, la tension est palpable, même pour un simple message d’anniversaire. Ousseynou Ly, figure polyvalente et très proche du président Bassirou Diomaye Faye – en sa triple casquette de conseiller, porte-parole de la Présidence et chef de la cellule de communication digitale – se retrouve au centre d’une controverse inattendue. Son « crime » : avoir publiquement souhaité un joyeux anniversaire à Ousmane Sonko, le Premier ministre et mentor du président.
Cette initiative, apparemment anodine, a déclenché une véritable tempête d’hostilité, particulièrement virulente sur les réseaux sociaux. L’ironie du sort est amère pour Ousseynou Ly, dont le rôle est précisément de maîtriser la communication présidentielle. L’incident souligne la fragilité persistante des équilibres au sein du nouveau pouvoir.
Malgré les efforts de décrispation – le président Faye lui-même a réaffirmé la solidité de sa relation avec Sonko, et les deux hommes sont apparus ensemble, affichant une unité de façade ce mardi – les tensions demeurent vives dans les rangs des Patriotes. Pour une frange significative de la base et des cadres, la loyauté envers Ousmane Sonko est un principe indéfectible, presque sacré. Toute attitude perçue comme un alignement prioritaire sur le président Diomaye Faye, même minimale, est immédiatement assimilée à une trahison. Cet épisode révèle les défis complexes de la gestion d’une dyarchie de fait, où les lignes de loyauté sont parfois plus émotionnelles que purement institutionnelles. La moindre étincelle peut allumer un brasier dans un mouvement encore en pleine structuration.
