Les conseillers municipaux disent non à la suppression de Dakar

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Lors du vote du projet de budget de la Ville de Dakar, les conseillers municipaux, exceptée la deuxième adjointe au maire de Ouakam, ont fait passer à une motion de soutien pour demander au gouvernement de surseoir au projet

L’annonce du porte-parole du gouvernement, Oumar Guèye, dimanche dernier lors de son passage à l’émission « Jury du Dimanche » à I-radio, révulse le camp de Khalifa Sall. C’est pourquoi, lors du vote du projet de budget de la Ville de Dakar, les conseillers municipaux, à l’exception de la deuxième adjointe au maire de Ouakam, sous la houlette de l’ancien maire de la Patte d’oie, Ibrahima Diamé, en ont profité pour faire passer à la fin de la séance une motion de soutien pour demander au gouvernement de surseoir à son «entreprise politicienne» visant à assassiner la capitale pour des raisons uniquement électorales

Des chaussures ont failli voler hier dans la salle du Centre de Formation Professionnelle et du Perfectionnement du personnel municipal de Dakar. Accueillant le vote du projet de budget de la ville de Dakar pour l’exercice 2021, les conseillers municipaux ont finalement transformé le local en une arène.

En effet, la conseillère municipale, Aminatou Fall et sa collègue Sophie Mansaly ont eu une prise de bec à peu près de deux minutes. N’eussent été leurs autres collègues qui se sont mis entre elles, les deux vagues de colère allaient se croiser. A l’origine de cette altercation, une motion de soutien prononcée par l’ancien maire de la Commune de Patte d’Oie, juste avant la levée de la séance à l’insu de certains conseillers municipaux pour dénoncer les propos du ministre des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Terres, par ailleurs, porte-parole du gouvernement. « Nous, conseillers municipaux de laVille de Dakar, dénonçons et condamnons fermement l’entreprise politicienne orchestrée par les autorités tendant à la suppression des villes, entités collectivités territoriales (Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque et Thiès), voir décret 2014-830 du 30 juin 2014 », a-t-il déclaré après le retrait de l’Adjoint au préfet de Dakar venu représenter l’Etat et le président de la République.

Poursuivant, Ibrahima Diamé rappelle à Oumar Guèye et au gouvernement que l’existence légale de ces villes et leurs importances sont indiscutables, tant du point de vue de la philosophie de la décentralisation que de la gouvernance territoriale, en passant pour l’exposé des motifs de la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code Général des Collectivités Locales. « Soutenons l’ensemble des exécutifs locaux de ces villes ; exigeons le maintien de ces entités décentralisées pour consolider la prise en charge des préoccupations des populations », a-t-il déclaré sous les applaudissements de l’assistance dont nombreux sont des proches de Khalifa Sall, à l’image de Cheikh Guèye le maire de la commune de Derklé, Soham El Wardini, Maire deDakar, le maire de la Médina, Bamba Fall et d’autres conseillers municipaux.

Terminant son intervention, l’ancien maire de Patte d’Oie appelle à agir ensemble pour la sauvegarde de l’âme des villes, plus particulièrement Dakar qui a 133 ans d’histoire de décentralisation et de gouvernance territoriale. Il faut signaler que même si Banda Diop, l’actuel maire de Patte d’Oie, était de la partie, il n’a pas attendu la lecture de la motion de soutien. Il s’est tout simplement retiré de la salle au moment où son prédécesseur prenait la parole. Banda Diop a peut-être senti le coup venir. Car bon nombre de conseillers municipaux qui ont demandé la parole pour apporter leurs observations sur le rapport de présentation du projet de budget ont préféré plutôt marquer leur indignation et leur mécontentement par rapport à la suppression annoncée de la Ville de Dakar.

À l’exception d’Aminatou Fall, conseillère municipale et par ailleurs deuxième adjointe au maire de la commune de Ouakam. Elle dit ne pas comprendre cette motion de soutien rédigée et discutée en catimini et prononcée à la levée de la séance. Cet acte, clame-t-elle, ne l’engage pas. Selon elle, ce qu’il y a de faire, c’est de réviser le statut et les attributs de toutes les villes et des communes. Avant d’appeler à une rencontre entre le Président de l’Association des Maires etles maires pour s’épancher sur ces questions.

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