42 ans après son Décès: Bob Marley et la reconnaissance de ses pairs

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Bob Marley était aimé par ses fans, contemporains. Les générations actuelles ne sont pas en reste. Mais sa grandeur réside surtout dans la reconnaissance et le respect de ses pairs musiciens qu’il a inspirés et continue d’inspirer.

 

Il est célébré aujourd’hui les 42 ans de la disparition de Bob Marley ! Presque toute une vie. Plus que ce que la légende du reggae a vécu (36 ans). Du temps depuis qu’il a changé d’univers. Les Rastas ne croient pas, en effet, à la mort, ne vont pas aux funérailles et préfèrent célébrer le Jah vivant dans toute sa puissance. Mais il est incontestable que Bob Marley, porte-étendard du mouvement d’émancipation rastafari et musicien reggae, a été célébré depuis sa mort. Mais aussi de son vivant par ses fans, amis, mais surtout ses amis artistes qui ont vu et décelé en lui un génie. Il continue de l’être, tant par sa musique que son message fait d’humanisme et de combat. La meilleure reconnaissance est celle des pairs, dit-on. Ainsi, essayerons-nous de revenir sur celles rendues par des monuments du reggae au « pape du reggae », encore une appellation pour sublimer l’œuvre grandiose de Bob Marley.
Les « Wailers », son groupe musical, a été fondé par le majestueux trio Bob, Peter Tosh et Bunny Wailer. Si le dernier, décédé le 2 mars 2021, a vécu plus longtemps que les deux autres, il n’en demeure pas moins qu’il a souvent repris sur scène Peter Tosh, tué en 1987, des titres chantés par Marley. Il est vrai qu’ils partagent tous les trois la paternité de certains titres. Tosh a écrit « Get up stand up » par exemple.

Bob Marley avait d’excellents rapports avec d’autres noms de la musique reggae. Comme le plus que confirmé Jacob Miller, disparu, à seulement 27 ans, un an avant Bob Marley, dans un accident de circulation. Le leader du Groupe Inner Circle et interprète de « Tenement Yard » a laissé une œuvre phénoménale.

Joseph Hill, figure emblématique, lead vocal et fondateur du mythique groupe Culture, a rendu des œuvres grandioses en guise d’hommage à Bob Marley avant sa mort en 2006. L’une d’elles est « Psalm of Bob Marley ». Morceau merveilleusement arrangé et rappelant des titres phares du leader des Wailers ou des propos forts de son message. Ainsi parlait Joseph Hill : « Suis-je là à vous déclamer, un psaume à Bob Marley/Chacun voudrait le chanter. Il aimait chanter : Get up, stand up, No woman no cry, Concrete jungle, Wipe the tears from drops your eyes, breeze is blowing, the weather is sweet/but the earth is in Gultiness live inside/So much trouble in the world ».
Comme s’il était engagé dans une course contre la montre, Joe Hill, avec sa voix d’or, énumère le maximum de titres qui rappellent Marley. Avec des rythmes de batterie soutenus, renforcés d’une ligne de basse galopante, il fait respirer la musique par des vents et des chœurs bien à propos.

Une inspiration féconde 

Il poursuit en disant de Marley qu’il était celui qui a chanté à propos de « Natty dread, and so Jah say don’t rock my boat (Satisfy my soul) A feeling like Talking blue… ». Il rappela également « Them belly full », « Buffalo soldier », « Chant down Babylon », « Natural mystic ». Le génie de Joseph Hill a été de bien agencer les morceaux de sorte qu’on en perçoit le sens. Et surtout que le novice s’y retrouve sans jamais avoir écouté Bob Marley.
L’autre titre culte sur Marley est celui intitulé « Brother Bob Marley » de l’album « Lion Rock ». Ici, le mysticisme se mêle aux pleurs de Joe Hill qui se rappelle de son frère qui s’est dédié pour la « musique reggae et les autres ». Dans cet album qui contient des titres comme « Armaggedeon », le Groupe Culture a renoué avec son authenticité de reggae pur et engagé, chantant également le retour aux sources avec « Forward Africa ». Il est encore revenu dans « Lion rock » sur les pages sombres de l’esclavage et le capitalisme et son corollaire d’exploitation. Confirmant tout son militantisme pour une « conscience noire forte ».

Il faut dire qu’« en 1978, lorsque Marley accepte de revenir en Jamaïque après un an d’exil (suite à la tentative de meurtre dans sa maison de Hope Road à Kingston), c’est pour s’impliquer dans l’organisation du One Love Peace Concert. Bob exige de sélectionner lui-même les chanteurs qui l’accompagneront sur scène pour ce qui deviendra le concert le plus important de l’histoire du reggae ». Joseph Hill fera partie des artistes sélectionnés par Marley.

Pour sa part, et dans un hommage rendu à Bob et ses amis, la légende I Jah Man est revenue sur un rêve sur « Bob Marley, jouant à la guitare et chantant Kaya ». Entendant un joli son et regardant autour, il verra Jacob Miller (leader du Groupe Inner Circle décédé en 1980). Comme dans un jam session, la scène décrite par I Jah Man, un doyen de la musique reggae encore en vie, montrant un Peter Tosh qui chauffe l’atmosphère qui chauffe à bloc avec son « Legalize it ». Il fait intervenir également Marcus Garvey, disparu en 1940, avec ses mots de prophétie. Mais aussi le célèbre batteur des Wailers Aston Familyman Barret.

D’autres artistes plus ou moins connus ont aussi perpétué le mythe non usurpé de Bob Marley. Reprenant ses titres, et même les traduisant. Comme le meilleur reggaeman francophone Alpha Blondy. Ce dernier a osé, par une traduction du texte en français, faire accéder le message du titre « War » à ses fans. Marley avait si savamment mis en musique ce discours de Haïlé Sélassié prononcé à la tribune des Nations unies en 1968. Il est d’ailleurs fréquent de voir ceux qui s’adonnent à la musique se plaire à reprendre Bob Marley.

Par Ibrahima Khaliloullah NDIAYE 

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