L’Assemblée nationale Sénégalaise va tourner le dos à la 12e législature le 30 juin prochain. À un peu plus de quatre mois de l’échéance, certains députés tirent le bilan. Les députés de l’opposition parlent d’échec tandis que le groupe parlementaire benno bokk yaakar exultent.
“Je suis à ma troisième législature. D’après ce que j’ai vécu, cette 12e législature est la plus nulle, la plus faible”, a affirmé Modou Diagne Fada, ancien président du groupe parlementaire Libéraux et Démocrates, leader du parti Les Démocrates/Réformateurs Yessal.” Elle a battu le record des levées de l’immunité parlementaire. On n’entend pas de commissions d’enquêtes et les députés ne font que voter des lois sans comprendre la teneur. Alors qu’en termes d’absentéisme et au niveau de la qualité des débats, c’est la législature la plus faible”. a t-il ajouté
Thierno Bocoum de Rewmi acquiesce : «Nous avons assisté à un défaut de volonté politique dans la mise en œuvre et la protection des prérogatives de l’Assemblée nationale. L’exécutif a imposé sa loi et fixé les règles du jeu. À la place d’une séparation des pouvoirs, nous avons assisté à une ingérence totale et, à la limite, une main mise de l’exécutif.»
Député de Benno (majorité), Abdou Mbow conteste. «C’est grâce aux députés que l’État a récupéré la Suneor et rebaptisé la Sonacos. C’est le cas aussi pour Transrail. Nous avons décanté la grève des enseignants d’allée dernière par la médiation parlementaire. Donc, c’est une législature positive où il y a eu beaucoup d’acquis.»
C’est sur la même ligne que son collègue de la majorité, le député socialiste Cheikh Seck a salué les progrès de l’Assemblée nationale sous la direction de son président, Moustapha Niasse. Cependant, il suggère que les députés soient mieux outillés pour bien mener les débats avec les membres du gouvernement.
Il explique: «Quand les reçoivent un ministre à l’Assemble, il est accompagné d’une vingtaine de membres de son cabinet. Alors que les présidents de commission ne sont pas assistés. Les députés sont dépourvus d’assistants parlementaires et ils ne sont pas censés tout savoir. Dans les pays développés, le député a son cabinet. Le Sénégal doit tendre vers cela, si l’Etat veut que les députés remplissent pleinement leur mission. »
