Une affaire aux relents identitaires secoue le paysage médiatique et judiciaire sénégalais. Une plainte a été déposée ce jour auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Dakar contre la journaliste Ngoné Saliou Diop, connue pour ses interventions sur la chaîne en ligne Sans Limites TV. En cause, des propos tenus dans une vidéo récemment diffusée, et jugés injurieux envers la communauté Pulaar.
- À l’origine de la plainte, Maham Ka, agent de l’État et syndicaliste engagé, dénonce « une atteinte grave à l’honneur et à la dignité » de toute une communauté. Dans le document officiellement enregistré par le parquet, le plaignant estime que les propos tenus par Mme Diop ne relèvent pas de la liberté d’expression, mais constituent une infraction pénale, en l’occurrence des injures publiques à caractère communautaire.
Des propos à « haute charge discriminatoire »
« Ces paroles sont de nature à créer des tensions, semer la haine et compromettre gravement le vivre-ensemble auquel nous tenons tous en tant que nation », alerte Maham Ka dans sa plainte. Le syndicaliste, qui se définit comme apolitique, mais actif au sein du Mouvement national des jeunes de la CSA (Confédération des syndicats autonomes du Sénégal), demande aux autorités judiciaires de prendre la mesure de la gravité des faits.
L’affaire prend une dimension encore plus sensible lorsque Maham Ka souligne que la journaliste aurait également proféré, dans le même enregistrement, des propos qualifiés de « hautement irrespectueux » envers le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Pour le plaignant, il s’agit là d’un manquement grave au respect dû aux institutions républicaines : « Le Chef de l’État incarne l’unité nationale et mérite, à ce titre, la plus grande considération. »
Un appel à la justice pour préserver la cohésion sociale
Dans sa requête, Maham Ka sollicite l’ouverture d’une enquête judiciaire et la poursuite de Ngoné Saliou Diop pour injures publiques, mais aussi incitation à la haine, conformément aux lois sénégalaises en vigueur, notamment celles encadrant les discours à caractère discriminatoire ou menaçant la paix sociale.
Cette plainte intervient dans un contexte national marqué par une forte vigilance citoyenne sur les questions identitaires et communautaires, dans un pays réputé pour sa diversité ethnique et religieuse mais également son attachement profond à la cohésion sociale.
Mariata beye pour sunugal 24