«Depuis que les FDS (Forces de sécurit
é) m’ont déposé chez moi, je suis sujet à de terribles vertiges, je souffre de douleurs au bas-ventre et j’éprouve des difficultés respiratoires. Nous avons appelé la Suma Assistance mais depuis plus d’une heure, la police a bloqué leur ambulance au rond-point (de la Cité Keur Gorgui) et leur refuse l’accés à mon domicile. Macky Sall se livre ouvertement à une énième tentative d’assassinat sur ma personne.»En publiant cette alerte sur sa page Facebook, jeudi 16 mars dans la soirée, Ousmane Sonko validait ainsi la théorie d’un complot destiné à lui ôter la vie. Cette thèse est défendue par ses partisans, sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes plus formelles.
Même quelques heures avant la sortie de leur leader sur Facebook et la chaîne Jotna TV, lundi dernier, peu après 23 heures, pour dire qu’il se «porte beaucoup mieux», les Patriotes continuaient d’entretenir la suspicion.
«Seule une évacuation urgente à l’étranger, assuraient encore ses proches quelques heures plus tôt, aurait été de nature à prévenir l’irréparable», écrit Jeune Afrique sur son site dans un long article consacré à l’affaire.
JA revient sur la suite des événéments : «Des grenades lacrymogènes sont lancées vers les supporters du PROS («Président Ousmane Sonko»), qui est lui-même emmene? manu militari dans un véhicule blindé, en compagnie de l’un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly. C’est à ce moment, selon son entourage, que l’opposant aurait été copieusement aspergé d’un gaz incapacitant dont les effets n’auraient pas tardé à se faire sentir.»
Arrivés au tribunal, le président de Pastef et son avocat se plaignent de maux de tête et de vertiges. L’audience est suspendue avant d’être renvoyée au 30 mars. Ousmane Sonko et Me Ciré Clédor Ly sont pris en charge par des médecins appelés à la rescousse. L’opposant rentrera chez lui alors que des heurts sporadiques entre manifestants et forces de l’ordre, sont notés dans Dakar.
pour son procès contre Mame Mbaye Niang, qui le poursuit notamment pour diffamation. À la hauteur de Mermoz, le convoi du leader des Patriotes est stoppé par les forces de l’ordre. Ces dernières lui demandent de passer par la Corniche-Ouest alors qu’il compte passer par l’avenue Cheikh Anta Diop.JA ajoute : «Secret m
édical oblige, nul dans son entourage ne peut en effet s’avancer sur son état ni sur l’origine de ses maux. À l’extérieur, les spéculations vont bon train. D’autant que le 17 mars dans la soirée, l’avocat Ciré Clédor Ly, lui aussi victime la veille d’une aspersion de gaz l’ayant rendu fébrile au tribunal, prend l’avion pour Paris.»Depuis 2021, les Patriotes entretiennent cette théorie. Le 3 novembre dernier, le même Bassirou Diomaye Faye écrivait sur Facebook : «Nous sommes aussi au courant du projet d’empoisonnement du PROS avec l’aide de services secrets exte?rieurs de deux pays.»
Contacté par JA, le secrétaire général de Pastef a martelé ses accusations : «Depuis un à deux ans, on nous alerte sur des menaces d’empoisonnement visant le pr
ésident Ousmane Sonko.»Une source de JA basée au Palais s’en amuse : «Cette affaire relève de la pure com
édie, avec une division du travail entre Pastef et plusieurs protagonistes de la société civile, s’amuse une source à la présidence sénégalaise. On a d’abord eu droit au journaliste Pape Alé Niang exigeant sur son site Dakar Matin l’évacuation sanitaire d’Ousmane Sonko. Puis c’est Alioune Tine, du think tank Afrikajom Center, qui est monté au front. Nous sommes au Sénégal, on n’élimine pas physiquement les opposants, pas plus qu’on ne les traque à l’étranger.»Le magazine panafricain acquiesce : «Aucun
élément médical tangible ne corrobore, jusqu’ici» la théorie de la tentative d’assassinat contre Ousmane Sonko.Le magazine basé à Paris de conclure : «Pour l’heure, ni sa famille ni le m
édecin traitant d’Ousmane Sonko n’ont fait la moindre déclaration de nature à valider la thèse d’un gaz létal, et aucun résultat d’analyse n’a é?té divulgué.»En tout cas, Ousmane Sonko, lui, a balayé toute idée d’une évacuation sanitaire à l’étranger. Il a martelé lundi dernier que «le combat se passe ici» au Sénégal.
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