Tanor Dieng : Je suis persuadé qu’avec la pression, le Président Jammeh entendra

En marge de la visite qu’il a rendue ce week-end au khalif général de Keur Mame El Hadji, Ousmane Tanor Dieng a dénoncé la volte-face spectaculaire du Président Yaya Jammeh, qui avait dans un premier reconnu la victoire de son adversaire, avant de revenir sur cette position. Le président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) affirme qu’il était surpris d’entendre Yaya Jammeh reconnaître sa défaite, parce que, dit-il, c’était trop beau, pour être vrai.

La volte-face spectaculaire de Yaya Jammeh qui avait accepté sa défaite devant son challenger Adama Barrow, avant de faire un revirement à 180 degrés révolte Ousmane Tanor Dieng. Le président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) a dénoncé une telle attitude ce week-end, en marge de sa visite au khalif de la famille Ndiéguène, après Touba et Tivaouane, et à la veille du Maouloud, qui célèbxre la naissance du Prophète Mohamed (Psl). «Quand Jammeh a reconnu sa défaite, j’étais surpris et j’avais même dit que c’était trop beau, pour être vrai». Le secrétaire général du Ps demande aux populations de prier pour que la Gambie retrouve la paix.

«C’est important pour le peuple gambien, mais aussi pour celui du Sénégal, parce que la situation entre les deux pays est unique au monde, avec une Gambie qui n’a qu’un seul voisin, en l’occurrence le Sénégal. «Nous avons le devoir de veiller à ce que la Gambie, qui a retrouvé la voie de la démocratie et de la paix, se stabilise. Tout le monde doit y travailler, les hommes politiques, mais aussi les guides religieux à travers leurs prières», a-t-il dit.

Après avoir salué la fermeté du  gouvernement Sénégalais, à travers son Ministre des Affaires Etrangères qui a dénoncé l’attitude de Yaya Jammeh, Ousmane Tanor Dieng a déclaré que c’est inacceptable d’aller à des élections, les gagner et que le lendemain le perdant, parce qu’il a l’armée, la police, puisse tout remettre en cause.

«Lorsque ce qui est advenu en Gambie est arrivé et que le Président Jammeh ait reconnu la victoire d’Adama Barrow, je me suis dit qu’il a peut être reçu la lumière de Dieu pour prendre cette position, en reconnaissant sa défaite en encourageant et en saluant le Président Adama Barrow pour sa victoire et même en lui offrant ses services pour travailler avec lui. Mais pendant cette période j’étais chaque fois troublé par son silence.

Qu’il se soit retiré dans son village natal et qu’il ne dise rien, m’inquiétait beaucoup. C’est pourquoi nous avions à l’époque dit que nous le félicitons, mais nous demandons qu’on soit vigi

lant. Nous avions même dit qu’il faut que la Cedeao, l’Union Africaine, les Nations Unies accompagnent la transition. Malheureusement ce que certains redoutaient et soupçonnaient est arrivé. Il a remis en cause les félicitations, son offre de service, ne reconnait plus la victoire d’Adama Barrow et veut même que les élections soient reprises».

A en croire le Président du Hcct, le gouvernement Sénégalais a posé les bons actes en saisissant la Cedeao, l’Union Africaine, les Nations Unies, mais surtout le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, pour qu’elle puisse donner mandat, en ce qui concerne les actions à mener. Pour lui, il faut trouver une formule pour que le Président Yaya Jammeh respecte le verdict des urnes. «Sur ce plan, le Sénégal a fait preuve d’une grande fermeté et les sénégalais doivent l’accompagner, les chefs religieux doivent aussi prier pour cela.

Je suis persuadé qu’avec la pression de la communauté internationale, notamment la Cedeao, l’Ua, les Nations Unies à travers le Conseil de Sécurité, le Président Jammeh entendra raison et reviendra sur sa première décision qui est la seule bonne décision, c’est-à-dire reconnaître le verdict des urnes et sortir par la grande porte».