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Sonacos de Kaolack : un colosse aux pieds d’argile

Située dans la périphérie Ouest de la commune de Kaolack, à quelques minutes de voiture sur la RN1, la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS) de Lyndiane faisait la fierté du Saloum. Elle générait des milliers d’emplois permanents ou saisonniers, un véritable poumon économique.

Aujourd’hui, elle traverse une crise sans précédent, symbolisée par la baisse de sa productivité, la délocalisation de ses compétences et la vétusté de ses installations qui ont fini d’y installer un climat d’insécurité sans précédent.

Mor Gueye, expert en agriculture et ancien de la maison revient avec nous, dans un diagnostic sans complaisance, sur la situation actuelle de l’entreprise. «58 ans après les indépendances, on espérait avoir des acquis solides dans l’organisation et la méthode, puisque la SONACOS est née des entrailles de la SODEC Lyndiane et du SUNEOR, des dizaines d’années d’expériences qui n’ont pas été capitalisées

» attaque amèrement Mor Gueye, l’expert rencontré lors de la journée de réflexion organisée par les producteurs et opérateurs agricoles du Saloum.

Le manque de sécurité auquel est sujet l’entreprise depuis des mois avec les séries d’incendie enregistrés est aussi une inquiétude qui ne laisse pas de marbre l’expert. «4 milles tonnes de tourteaux traitées au formole et à l’amoniac sont partis en fumée, en plus des 2 milles tonnes d’arachides sélectionnées et décortiquées pour la semence. Au-delà de la perte en profit, les dangers sanitaires sont incalculables pour les travailleurs et les populations riveraines.

 D’ailleurs, les sapeurs-pompiers sont en alerte permanente depuis des mois, chaque jour on attend l’irréparable. » soutient un Mor Gueye dépité. La baisse de la production de la SONACOS et la délocalisation de ses activités sont aussi revenues dans le pamphlet de M. Gueye. «Maintenant, seuls deux camions sont déchargés journalièrement. La capacité de decortiquage et de transformation avec notamment la fabrication du chocolat, du vinaigre ou du savon ne sont plus opérationnelles, tout est à Dakar, ce qui fait peur parce que 4 hectares du patrimoine de la SONACOS ont été vendus à Dubaï Port World.

Le transfert des unités à Kaolack était prévu mais ces matériaux ne sont plus qu’un tas de ferrailles non renouvelé qui date d’avant l’indépendance

. «Pour Mor Gueye, le directeur général de la SONACOS Pape Dieng au même titre que le ministre de l’agriculture Pape Abdoulaye Seck ont échoué et doivent rendre le tablier.

Seule la délocalisation du ministère de l’agriculture dans le bassin arachidier pourrait être un début de solution.  «Il n’y ni champ d’arachides encore moins de mil à Dakar, un ministre qui vient une fois par 5 mois sur le terrain ne pourra jamais être au diapason des réalités», a-t-il conclu.

camou camara

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