L’affaire était restée en sourdine pendant plusieurs mois, mais elle vient d’entrer dans une nouvelle phase. Selon des informations relayées par la 7TV, l’Agent judiciaire de l’État (AJE) a transmis au Pool judiciaire financier (PJF) le rapport de l’Inspection générale d’État (IGE) mettant en cause Mimi Touré, ancienne Première ministre et ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Une transmission qui ouvre la voie à une éventuelle procédure judiciaire, avec des implications politiques majeures.
Un rapport lourd de conséquences
Ce document, qui remonterait à 2023 sous la présidence de Macky Sall, examinerait la gestion du CESE durant le passage de Mimi Touré à sa tête. Le contenu exact n’a pas été rendu public, mais sa simple mention a suffi à enflammer la scène politique : l’IGE est l’un des organes de contrôle les plus redoutés du pays, réputé pour ses audits rigoureux et son pouvoir d’alerte.
Ce que l’on sait, c’est que le rapport évoquerait des irrégularités financières, un point suffisant pour justifier sa transmission à la justice, comme le veut la procédure.
Sonko renvoie la balle à l’administration précédente
La révélation publique du rapport ne vient pas des médias… mais du Premier ministre lui-même.
Lors de la séance de Questions d’actualité à l’Assemblée nationale, Ousmane Sonko a confirmé l’existence du document et sa remise à la justice. Il a insisté sur deux éléments :
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Le rapport date de 2023, sous Macky Sall — une manière de couper court à l’idée d’un audit commandité par l’actuel gouvernement.
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La transmission relève de la continuité de l’État, indépendamment des considérations politiques.
Des soupçons de règlement de comptes ?
Car la dimension politique de l’affaire est inévitable.
Ancienne alliée devenue opposante de Macky Sall, puis figure importante dans la coalition ayant porté Diomaye Faye au pouvoir, Mimi Touré est aujourd’hui dans une position ambiguë. Sa proximité supposée avec le président, alors même que les relations entre Sonko et Faye seraient devenues plus fraîches ces derniers mois, alimente toutes les interprétations.
Certains y voient un signal d’autorité envoyé par Sonko : personne, même dans le camp du pouvoir, n’est à l’abri d’un audit. D’autres soupçonnent un réglage interne de comptes politiques.
Un dossier test pour la crédibilité du nouvel exécutif
Au-delà de la personnalité de Mimi Touré, cette affaire devient un symbole de la manière dont le nouveau pouvoir entend gérer la reddition des comptes.
Transparence ? Sélectivité ? Indépendance réelle de la justice ?
La réponse se construira au fil de ce dossier particulièrement sensible, où politique et droit avancent côte à côte, parfois en se frôlant dangereusement.
Mariata beye pour sunugal 24