La bande à Boubacar Bangoura, composée de six malfrats a été jugée hier mardi, devant la chambre criminelle de Dakar. Ils sont poursuivis pour des faits d’association de malfaiteurs, de viol collectif, de vol avec violence et de détention illégale d’armes. Les accusés qui seront fixés sur leur sort le 17 juillet prochain, risquent des peines allant de 5 sans aux travaux forcés à perpétuité.
La dame S. K et sa fille M.D ne vont jamais oublier la nuit 6 janvier 2013. Ce soir-là, seules face à la bande de Boubacar Bangoura, composée de six malfaiteurs, elles ont été dépouillées de leurs téléphones portables et de la somme 12 mille francs à hauteur de l’échangeur de la Patte d’oie. Déterminés à aller jusqu’au bout de leur dessein diabolique, les malfrats avaient ensuite abusé sexuellement à tour de rôle de leurs victimes.
Blessées au plus profond de leur chair, les deux dames ont déposé une plainte au niveau du Commissariat des Parcelles Assainies dès le lendemain de leur mésaventure.
Et l’enquête ouverte par les limiers avait permis d’interpeller la fille Astou MBaye le même jour. Auditionnée, cette dernière qui détenait le téléphone portable de marque Nokia de la demoiselle Diop, soutient l’avoir reçu comme cadeau des mains de son amant, Gallas Niang.
A son tour, celui-ci avoue avoir obtenu le portable à la suite de l’agression suivie de viol qu’il a perpétré à hauteur de l’échangeur de la Patte d’oie en compagnie de ses acolytes. Gallas Niang déclare aux enquêteurs que leur gang est composé de six individus, dont Boubacar Bangoura, le cerveau, Mohamed Keïta alias Bilo, Mansour Diéye, Amadou Baldé dit boy Poulo et Mohamed Kaïré.
Il précise également qu’ils ont eu à opérer à plusieurs reprises au niveau de cet échangeur.
Des aveux corroborés par certains de leurs victimes qui ont eu à faire des dépositions auparavant au niveau du Commissariat. Boubacar Seck affirme qu’il a été pris au collet par deux individus, dont l’un détenait une arme à feu et l’autre un couteau.
Ainsi, ils lui ont dépossédé de ses deux portables et la somme de 260 mille francs. Même son de cloche pour Moussa Diop, Malick Diop, Amadou Ndèye Ngoné Fall, Moustapha Diagne et Anta Ka qui avaient reconnu les mis en cause.
Poursuivant leur investigation, les enquêteurs ont arrêté Boubacar Bangoura, Mohamed Keïta et Amadou Baldé à la Place de l’indépendance après une course poursuite.
La perquisition effectuée dans leur appartement à Yarakh avait permis d’y retrouver plusieurs téléphones portables, un téléviseur, des sacs à mains, trois couteaux, un coupe-coupe.
Interrogé, Bangoura souligne que tous les objets sus-énumérés, provenaient de leurs différentes sales besognes. Et, c’est le nommé Amdy Moustapha Diouf qui se chargeait d’écouler leurs butins dans le marché.
Quant à Mohamed Kairé et Mansour Dièye, ils seront livrés au Commissariat par les enquêteurs de la division des investigations criminelles.
Devant la barre de la chambre criminelle de Dakar hier mardi, après cinq années de détention préventive, les accusés ont tous adopté le système de défense de la dénégation à l’exception de Boubacar Bangoura.
Le chef du gang qui a pris son courage à deux mains, a soutenu qu’ils sont tous des agresseurs. Et, ils se sont connus entre la Place de l’indépendance et Yarakh. Même s’il s’est lavé lui aussi, à grande eau du chef de viol.
Dans son virulent réquisitoire, le parquet qui a traité les accusés de vermines a sollicité 20 ans de travaux forcés contre Amdy Moustapha Diouf pour recel. A en croire le maître des poursuites, les accusés méritent une pendaison. Car, dit-il, aucune condamnation civile ni pénale ne fera oublier la malheureuse dame S. K et sa fille M.D de leur calvaire.
Ainsi, il a requis les travaux forcés à perpétuité contre Gallas Niang, Boubacar Bangoura, Mohamed Keita, Mansour Dièye et Amadou Baldé. Par la même occasion, il a sollicité 5 ans ferme contre Mohamed Kaïré. Et la relaxe au bénéfice du doute à l’encontre de Khadim Diouf qui était poursuivi pour recel de portable.
La défense quant à elle, a plaidé une application bienveillante de la loi.
L’affaire est mise en délibéré au 17 juillet prochain.
Kady FATY Leral