L’affaire François Mancabou, du nom de cet ancien membre du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) décédé dans des conditions troublantes après sa garde à vue, continue de faire couler beaucoup d’encre. Près d’un an après les faits, la justice sénégalaise poursuit son instruction dans un climat de tensions, d’attentes, mais aussi d’exigences de vérité. Ce lundi, une étape jugée cruciale est attendue au cabinet du juge en charge du dossier.
La veuve du défunt entendue
Selon les informations , Clémentine Coly, veuve de François Mancabou, est convoquée ce lundi par le juge du deuxième cabinet chargé de l’instruction. Une audition particulièrement attendue dans un dossier où les zones d’ombre demeurent nombreuses.
« Le juge compte recueillir son témoignage, surtout qu’elle était en contact permanent avec François Mancabou lorsqu’il était hospitalisé », indique une source judiciaire . Ce détail, apparemment anodin, pourrait se révéler central : Clémentine Coly pourrait être l’une des dernières personnes à avoir eu un contact régulier avec le défunt avant sa mort. Ses déclarations pourraient permettre d’éclairer certains pans du déroulé des événements postérieurs à la garde à vue.
Une instruction lente mais méthodique
Depuis l’ouverture de l’information judiciaire, le magistrat instructeur a multiplié les auditions. Plusieurs policiers, dont certains en poste lors de la garde à vue de François Mancabou, ont déjà été entendus. De même que des détenus qui partageaient la même chambre de sûreté que lui.
L’instruction cherche à déterminer les circonstances exactes ayant conduit à la mort de François Mancabou, hospitalisé peu après sa détention dans des conditions controversées. Sa famille et de nombreux observateurs continuent de réclamer « vérité et justice », pointant des responsabilités policières éventuelles dans la dégradation de son état de santé.
Un symbole au cœur des tensions politiques
Au-delà du volet judiciaire, l’affaire Mancabou résonne profondément dans le contexte sociopolitique sénégalais. Ancien membre d’un mouvement rebelle, François Mancabou avait depuis longtemps quitté la clandestinité pour vivre une vie publique relativement discrète. Sa mort, intervenue dans un climat politique tendu, a ravivé les débats sur les conditions de détention, les abus policiers, et l’impunité présumée de certaines forces de sécurité.
L’audition de Clémentine Coly ce lundi pourrait donc s’avérer déterminante. Non seulement pour reconstituer les dernières heures du défunt avec plus de précision, mais également pour faire avancer une instruction qui, selon certaines voix, peine à répondre à l’ampleur de l’émotion suscitée par cette mort.
Une justice sous pression
Dans un pays où l’indépendance de la justice est régulièrement mise à l’épreuve par des considérations politiques, le traitement de l’affaire Mancabou est scruté à la loupe. Les organisations de défense des droits humains, les observateurs internationaux, mais surtout l’opinion publique, attendent que toute la lumière soit faite — sans complaisance ni précipitation.
L’audition de ce lundi, bien que formellement une étape de procédure, s’annonce donc comme un tournant. La parole de la veuve pourrait permettre de mieux comprendre ce qu’a vécu François Mancabou durant ses derniers jours, et faire émerger des éléments décisifs pour la suite de l’enquête.
Mariata beye pour sunugal 24