Dans un billet publié récemment, il réaffirme la nécessité de faire prévaloir la justice, la vérité et la réconciliation, non seulement pour lui même mais pour toutes les victimes des violences politiques passées. Malgré les pressions, il maintient un cap axé sur les principes et la dignité refusant toute compensation financière tant que les responsabilités n’ont pas été établies. Pape Abdoulaye Touré revient sur l’enfer vécu lors de sa détention, révélant qu’il a failli être brûlé vif par ses tortionnaires.

Un récit qui soulève de graves interrogations, notamment sur l’étrange concordance entre les propos de ses bourreaux et une déclaration du ministre de l’Intérieur de l’époque, Antoine Félix Diome. Coïncidence troublante ou opération préméditée ? Pape Abdoulaye Touré réclame une enquête indépendante pour établir la vérité.

Texte in extenso :

Dans les coulisses du lieu du crime

À un moment donné, au cœur de l’horreur que j’ai vécue, mes tortionnaires ont envisagé de me brûler vif en m’aspergeant d’essence.

L’un d’eux a lancé : « Où est l’essence ? Il faut le brûler, et ensuite on dira qu’il tentait d’incendier la maison d’un responsable du gouvernement, mais qu’il a mal manipulé l’essence et s’est lui-même enflammé. »

Fait troublant, le lendemain des faits, le samedi 3 juin 2023, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Antoine Félix DIOME, déclarait sur la chaîne TFM que j’avais été arrêté alors que je tentais d’incendier la maison d’une autorité. Dès lors, une question fondamentale s’impose, s’agit-il d’une simple coïncidence ou d’un crime organisé, prémédité, avec un discours déjà ficelé à faire circuler ensuite dans les médias ?

Seule une enquête rigoureuse, libre et indépendante pourra faire la lumière sur cette terrible affaire.

Mais une chose est certaine : si aujourd’hui je suis encore en vie, c’est uniquement par la grâce de Dieu. Sans cela, je serais depuis longtemps compté parmi les martyrs.

Pape Abdoulaye TOURE,
Victime de Torture, membre de l’Initiative Zéro Impunité

ASTELLE