En ce début d’année 2021, à quelques mois des élections locales et législatives (peut-être), le pouvoir de Macky Sall vient encore de faire montre de faiblesse en sortant un communiqué interdisant aux partis politiques la collecte de fonds en provenance de la diaspora et en allant jusqu’à les menacer de dissolution. Il laisse entendre que ce serait l’œuvre de forces déstabilisatrices du pays. Rien que cela !!! Du reste, les réseaux sociaux ont vite ressorti les interviews où il détaillait la participation de la diaspora sénégalaise sur le financement du vainqueur de l’élection présidentielle de 2012 qui ne disposait pas des caisses de l’état à sa guise. Et toc !!!
Cet acte révèle une personnalité de quelqu’un sentiment qui se sentirait menacé alors qui s’évertue à vendre dans la presse l’image d’un homme fort qui déroule sans entraves. Il vient aussi stigmatiser la diaspora dans le sillage de l’interdiction aux binationaux de se porter candidat au poste de président et leur avoir refusé, pendant un moment, le retour sur notre sol des personnes décédées du covid. Il laisse surtout transparaître la prétention de contrôler le présent, l’avenir et le devenir du Sénégal tout entier alors qu’il semble que le peuple est prêt à donner les moyens nécessaires à une force déterminée à s’opposer à son pouvoir jusqu’à le faire partir.
Il est temps plus que temps que la loi sur le fonctionnement des partis politiques soit revue et les mesures retenues effectivement appliquées. Leur financement en fait partie ; et il est dommage de constater que les multiples révisions constitutionnelles ont intentionnellement omis d’inclure ce point à leur ordre du jour. A chaque élection, on peut constater les immenses moyens financiers et logistiques déployés par le pouvoir du moment et ses affidés. Ces pratiques peuvent être assimilées à des détournements de deniers publics. Le citoyen désemparé voit les maigres ressources du pays ainsi dilapidés sans pouvoir y mettre un terme. Le vrai travail consiste donc à encadrer les sources de financement de tous les partis politiques et les montants à dépenser durant les élections. De même, notre indépendance voudrait qu’aucun partenaire étranger ne finance les étapes du processus électoral. A noter que toutes ces propositions et bien d’autres sont contenues dans le document des Assises Nationales ; c’est dire qu’un gouvernement qui lutterait contre les financements mafieux et réellement soucieux de bonne gouvernance dispose de matière pour mettre en pratique sa volonté. Mais il est évident que tel n’est pas le projet du président de la république. Nous assistons plutôt à une fuite en avant dans la détérioration des acquis démocratiques obtenus de haute lutte par les citoyens.
2020 a été éprouvante pour les sénégalais : covid, inondations, plus de 500 jeunes péris en mer en tentant de rejoindre l’Europe, aucune suite des rapports des corps de contrôle, la justice malmenée, j’en passe et des meilleurs… En décembre la pandémie a repris son ascension partout dans le pays et on se demande quelles mesures coercitives permettront de la contrôler mais aussi est-ce que les investissements sanitaires annoncés durant la première vague nous permettront de mieux juguler cette deuxième vague.
Mais la priorité pour le gouvernement semble encore et toujours être d’ordre politique. Diversion?
Le dernier discours de fin d’année, suivi par une séance de trois heures de monologue consistant en question-réponse sans relance, diffusé sur l’ensemble des chaînes de télévision moyennant paiement ressemble à s’y méprendre à celui de l’année d’avant alors que le
Mme DIO P-Blondin Ndeye Fatou NDIAYE
Plateforme Avenir Senegaal Bii Ñu Bëgg
Responsable politique à Mbour
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