L’homme d’affaires Soya Diagne, déjà dans le viseur de la justice sénégalaise, voit ressurgir un ancien dossier qui risque de lui coûter cher. Plus de dix ans après une transaction commerciale restée sans issue, une nouvelle plainte vient d’être déposée contre lui pour une créance impayée de neuf millions de francs CFA, relative cette fois à une affaire de fourniture de café.
Selon les informations recueillies, le plaignant, Mamadou Seck, commerçant établi à Dakar, affirme avoir livré à l’époque une importante quantité de café au GIE Sigma Négoce, appartenant à Soya Diagne. Le montant total de la transaction s’élevait à 10 400 000 francs CFA.
Au moment de la commande, M. Diagne avait réglé une avance de 1 400 000 francs, par chèque émis sur le Crédit du Sénégal. Le solde de neuf millions de francs n’aurait jamais été versé, malgré les multiples relances et démarches entreprises par le fournisseur lésé.
Une affaire qui refait surface dix ans plus tard
Faute d’accord amiable, le différend avait été porté devant la justice, sans qu’aucune décision favorable ne soit rendue au profit de M. Seck. Mais, dans le nouveau contexte politique de transparence et de reddition des comptes, le commerçant dit vouloir croire à un renouveau judiciaire.
Ce lundi, Mamadou Seck a de nouveau saisi la Sûreté urbaine, réclamant le règlement intégral de sa créance, dans ce qu’il considère comme une violation manifeste des obligations commerciales. « J’espère que cette fois-ci, avec l’ère Jub Jubal Jubanti (Justice, Transparence, Redressement), justice sera enfin rendue », confie-t-il à nos reporters, visiblement déterminé à aller jusqu’au bout de sa démarche.
Un passé judiciaire qui s’alourdit
Cette nouvelle procédure vient s’ajouter à une série d’affaires dans lesquelles Soya Diagne est déjà cité. L’ancien dirigeant du GIE Sigma Négoce, actuellement entre les mains de la justice, semble voir son passif judiciaire s’allonger au fil des semaines.
Si les faits reprochés datent de plus d’une décennie, leur réapparition dans le débat public confirme la volonté croissante de certaines victimes de rouvrir les dossiers longtemps étouffés.
Les autorités judiciaires n’ont, pour l’heure, pas communiqué officiellement sur cette nouvelle plainte. Mais selon nos sources, une enquête préliminaire est déjà en cours au niveau de la Sûreté urbaine afin de vérifier la matérialité des faits et d’évaluer les preuves présentées par le plaignant.
Vers un tournant symbolique ?
Ce rebondissement intervient dans un contexte où le Sénégal affiche sa volonté de moraliser la vie publique et économique. La résurgence de ce vieux dossier pourrait ainsi devenir un test grandeur nature pour la nouvelle ère judiciaire annoncée.
Si les accusations sont confirmées, Soya Diagne risque de voir son cas s’alourdir davantage, renforçant l’image d’un homme d’affaires empêtré dans des litiges à répétition.
Mais pour les observateurs, c’est surtout la crédibilité du système judiciaire sénégalais qui se jouera dans cette affaire : celle de montrer qu’aucun dossier, aussi ancien soit-il, n’échappe désormais à la lumière de la justice.